24.11.14

Cameroun : C&K Mining cède ses actifs sur le diamant de Mobilong à un investisseur sino-américain

Brice R. Mbodiam


Cameroun : C&K Mining cède ses actifs sur le diamant de Mobilong à un investisseur sino-américain
jeudi, 20 novembre 2014 12:09


(Agence Ecofin) - La société C&K Mining, détentrice depuis décembre 2010 du permis d’exploitation du gisement de diamant de Mobilong, dans la région de l’Est du Cameroun, a cédé la majorité de ses actifs dans ce projet minier à un certain M. Yang, milliardaire d’origine chinoise résidant à Hong-Kong, mais dont certaines sources autorisées affirment qu’il détiendrait un passeport américain. 

Selon nos sources, qui révèlent qu’une Assemblée générale de C&K Mining s’est tenue le 19 novembre 2014 à Yaoundé, après un Conseil d’administration tenu à Séoul le 2 novembre dernier, M. Yang est le «nouvel actionnaire majoritaire» de cette société minière issue d’un joint-venture entre opérateurs coréens et camerounais. Les partenaires coréens, qui étaient jusqu’ici majoritaires «avec plus de 50%» dans le capital de C&K Mining, n’en contrôlent plus que «moins de 10%», apprend-on. La transaction, dont le montant n’a pas été révélé, a discrètement eu lieu depuis «fin 2013».

Cette cession des actifs survient après le scandale qu’a créé le gisement de diamant de Mobilong en Corée du Sud, à partir de décembre 2010. En effet, cette année-là, C&K Mining, qui a exploré ledit gisement à partir de 2006, a été accusé d’avoir surévalué son potentiel (736 millions de carats dans un premier temps, soit 5 fois la production mondiale, puis un réajustement qui ramènera le potentiel final à 420 millions de carats), afin de faire de la spéculation sur la bourse de Séoul.

En effet, après l’obtention du permis d’exploitation en décembre 2010, et fort du potentiel déclaré finalement faux, le titre C&K Mining avait grimpé sur la bourse de Séoul, multipliant son cours «par 4,6 en seulement 16 jours», avait indiqué Frédéric Ojardias, correspondant de RFI en Corée. Une embellie dont avaient profité de hautes personnalités coréennes et les responsables de C&K International, maison-mère de C&K Mining, lesquels avaient cédé leurs actifs au prix fort, avant que le cours du titre dégringole plus tard.

Un potentiel controversé, mais jamais démenti

Une action en justice sera intentée contre les responsables de la junior minière coréenne, dont le Chaiman sera interpellé puis incarcéré en Corée au mois de février 2013. Deuk Gyun Oh n’a été libéré qu’à la fin du mois de septembre 2014. Ceci, apprend-on de sources proches du dossier, après une longue audition (de 9h à 19h) devant la Cour de justice de Séoul, le 15 septembre 2014, du Camerounais Paul Ntep Gwet, ancien Coordonnateur du Cadre d’appui à l’artisanat minier (CAPAM), un programme gouvernemental destiné à encadrer les artisans miniers dans les zones de production.

Cet expert minier camerounais, qui a travaillé sur la quasi-totalité des projets miniers en cours dans le pays, a été invité à témoigner par la firme C&K Mining, afin de rassurer la justice coréenne sur l’existence réelle d’un gisement diamantifère de niveau mondial dans la localité de Mobilong, dans la région de l’Est du Cameroun. Le CAPAM est par ailleurs actionnaire à 10% dans C&K Mining, entreprise qu’il a contribué à créer avec des partenaires coréens et d’autres opérateurs nationaux.

Bien que le potentiel du gisement diamantifère de Mobilong soit controversé, aucune contradiction fiable n’a jusqu’ici été apportée à la dernière estimation faite par C&K Mining (420 millions de carats) et toutes les parties s’accordent à dire qu’il s’agit d’un gisement de niveau mondial. Surtout grâce à sa partie conglomératique encore non évaluée (C&K a été invité à conduire, pendant 3 ans, des opérations d’évaluation et de certification), mais qui est jugée plus importante que la partie alluvionnaire (sa mise en exploitation immédiate était autorisée après l’obtention du permis), dont le potentiel total n’est estimé qu’à 230 000 carats de diamants.

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