30.4.13

Industries Extractives: Le Cameroun hanté par l’échéance d’août prochain

Écrit par camer.be   
Samedi, 27 Avril 2013 22:14

petrole_camerLe pays de Paul Biya, après trois échecs, prépare assidûment l’examen de rattrapage et de dernière chance. En s’entourant d’instruments juridiques en vue de son accès comme « pays conforme » au processus de l’initiative de Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).Elles sont empreintes d’une opacité et restent accrochées aux relents du vice. Les données dans le secteur des industries extractives au Cameroun cristallisent encore tous les grands thèmes de la mal gouvernance : manque de transparence, informations surannées et non implication des communautés locales.

Ce secteur se révèle comme une énigme inquiétante, en même temps qu’il récuse la traçabilité. Le Cameroun a adhéré depuis 2005 à l’Initiative de Transparence dans les industries Extractives (ITIE), avec pour objectif de rentrer dans le club des pays « conformes », et couronner ainsi sa volonté de canaliser la dynamique inédite observée dans le secteur minier. En toile de fond, il y l’objectif d’émergence en 2035. Et si les textes juridiques et règlementaires existent, la rareté des contrôles et surtout des sanctions donnent toujours lieu à des attitudes et des réponses diverses face aux exigences de l’émergence. Depuis 2005, le Cameroun a publié deux lointains rapports gouvernementaux (2001-2004 et 2005) sur le pétrole. Les volumes et les chiffres aussi, délibérément sans les minerais, pour satisfaire aux exigences de l’ITIE. Après des débats houleux avec la société civile, le gouvernement a enfin inclus les mines solides dans le champ de l’ITIE. En 2010, les rapports 2006, 2007 et 2008 sont confectionnés dans cet esprit. En réalité, l’information dans ce processus est demeurée fort élitiste et connue par une petite poignée d’initiés.


De fait, le Cameroun ayant été recalé lors de son auto-examen (désigné par la validation du processus de l’ITIE) a  fait un effort sérieux en corrigeant les critères qui lui ont permis de passer de « pays candidat » à « pays proche de la conformité ».A trois reprises depuis 2001, l’instance internationale de l’ITIE, après examen sous 21 critères, a déclaré en février 2012 le Cameroun ajourné pour la dernière fois à cet examen pour août 2013. Les deux raisons majeures de cet échec sont à corriger, en l’occurrence la non déclaration de « tous les revenus significatifs » et la commission d’« erreurs systémiques » notamment, celles entraînant dans le rapport 2006 – 2008 une discordance dans les déclarations de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), de la Direction Générale des Impôts, de la Direction Générale du Trésor et de la Coopération Financière et Monétaire.
Épée de Damoclès
Depuis février 2012, le comité ITIE Cameroun a pris la juste mesure de la décision menaçant de disqualifier le Cameroun de ce processus en août 2013, s’il n’est pas déclaré « conforme » à cette exigeante norme internationale de gouvernance des ressources extractives. Et dans ce train d’efforts, un comité de suivi a été créé, prenant  ainsi en main les tâches du contrôle des politiques du gouvernement. Une démarche offensive qui s’occupe à remédier à tous les obstacles et à plaider vigoureusement pour la conformité dans le paradigme globalisant de l’économie, convaincue par ailleurs qu’aujourd’hui les richesses du sous-sol sont « un bien commun ».En début du mois d’avril courant à Yaoundé, le gouvernement a mis les bouchées doubles en impliquant directement la Chambre des comptes de la Cour suprême dans le processus. La Chambre des comptes est ici un évaluateur indépendant chargé de vérifier- en se référant aux règles de l’ITIE - que les entreprises pétrolières, gazières et minières reversent au trésor public tous les paiements requis. Autrement dit, elle participe à l’obligation de rendre compte et l’obligation de rendre des comptes.


En tant qu’institution supérieure de contrôle, la Chambre des comptes doit s’assurer que les comptes sont produits, bien plus, elle doit informer le peuple camerounais au nom duquel elle statue. L’ITIE offre une opportunité d’action avec la société civile. Celle-ci produit un effet de levier à la Chambre des comptes. La certification des recettes lui offre l’occasion d’exercer cette mission technique en utilisant les normes internationales qui sont sa source d’inspiration, bien que n’étant pas exigées dans ses travaux ordinaires. De ce fait, la Chambre des comptes s’inscrit dans la mise en œuvre de la résolution n° A/66/209 de l’Assemblée Générale des Nations unies adoptée le 22 décembre 2011 intitulée : « Rendre l’administration publique plus efficiente, plus respectueuse du principe de responsabilité, plus efficace et plus transparente en renforçant les Institutions Supérieures de Contrôle des Finances Publiques ».  Question de rayer la mauvaise gouvernance du champ de la gestion des ressources extractives et contribuer ainsi en tant que structure juridique aux contrôles et au développement de façon durable.

© integrationafrica.org : Jean-René MEVA’A AMOUGOU
 
 


29.4.13

Mbalam : Giulio Casello cherche un allié chinois

Mardi, 23 Avril 2013 14:15 
Par Christophe Le Bec

Sur le site de Mbalam-Nabeba. DR 










Sur le site de Mbalam-Nabeba. DR

Le directeur général de Sundance Resources n'a pas réussi à vendre la firme à Hanlong Mining. Mais il a bon espoir de monter une coentreprise pour exploiter le fer à la frontière camerouno-congolaise.

Début février, au salon African Mining Indaba du Cap (Afrique du Sud), Giulio Casello y croyait encore. Le directeur général de Sundance Resources tablait sur la finalisation du rachat de sa firme par Hanlong Mining pour 1,4 milliard de dollars (environ 1 milliard d'euros). Ce devait être « l'une des plus grosses acquisitions minières par un groupe chinois en Afrique », dit-il. Mais le 8 avril, après avoir allongé à trois reprises les délais de règlement, jamais respectés par Hanlong, le dirigeant de la société basée à Perth (Australie) a dû se rendre à l'évidence : le deal ne se fera pas.

Démêlés
Le projet de Mbalam-Nabeba, qui explore des gisements de fer des deux côtés de la frontière entre le Cameroun et le Congo, a pourtant fait mouche dès 2008 auprès des investisseurs chinois. À tel point que, au lieu d'une participation minoritaire - habituellement retenue par les groupes miniers de Pékin -, Hanlong a opté en 2011 pour une prise de contrôle du projet. Mais depuis, les discussions se sont éternisées entre les deux sociétés, sous la houlette tatillonne du régulateur chinois, la puissante Commission nationale pour le développement et la réforme (NRDC).

Malgré cet accord manqué, l'ingénieur australien de 53 ans, fils d'immigrants italiens et fort de trois décennies d'expérience minière, ne renonce pas. « Notre projet détient la même teneur en fer que les meilleures mines d'Australie occidentale. Les gisements congolais et camerounais, de compositions différentes, se complètent idéalement. Le projet a même pris de la valeur depuis le début des discussions avec Hanlong. Nos coûts d'infrastructures sont moins élevés que pour un projet de fer comme celui du Simandou, en Guinée, où 5 milliards de dollars d'investissements seront nécessaires, soit trois fois plus que pour Mbalam. Et surtout, après avoir levé les fonds, nous pouvons être prêts en seulement trois ans pour exporter du fer », fait-il valoir.
Nommé à ce poste justement parce qu'il connaît la Chine - après deux ans chez le métallurgiste Sinosteel -, Giulio Casello affirme qu'un autre partenariat est possible avec un groupe venu de l'empire du Milieu. « Au lieu d'un rachat, nous nous acheminons plutôt vers une coentreprise avec un groupe chinois. C'était d'ailleurs notre option préférée au départ, avant les premiers contacts avec Hanlong. Et pour aboutir, nous gardons le soutien crucial de la NRDC », affirme-t-il.

Forages
Selon cet homme jovial, qui a pris la direction de l'entreprise dans des conditions difficiles après la mort de son prédécesseur en juin 2010 dans un accident d'avion au Cameroun, ces atermoiements n'ont pas d'impact sur l'avancement du projet. « Nous continuons l'étude de faisabilité : les forages se poursuivent au Cameroun comme au Congo, indique-t-il. Après la convention avec Yaoundé en novembre 2012, celle avec Brazzaville sera signée très prochainement. »

Reste qu'à la Bourse australienne le cours de l'action - suspendu du 19 mars au 9 avril - devrait souffrir. « Nous comptons plusieurs fonds d'investissement court-termistes parmi nos actionnaires, qui sont rentrés au capital il y a moins de six mois quand le rachat semblait probable », explique le directeur général. Pour les rassurer, Giulio Casello estime pouvoir signer un accord de coentreprise avec un nouveau groupe chinois « d'ici trois à six mois ».



Diamond miners’ results fail to sparkle

25.4.13

Responsabilité présumée du FMI présumée dans une escroquerie financière qui a englouti plusieurs dizaines de millions de dollars de fonds publics camerounais.

 
Le Fonds monétaire international (FMI) va-t-il devoir se défendre devant la justice américaine ? Le tribunal du district de Columbia, aux Etats-Unis, va devoir répondre à cette question, après une plainte déposée par un ancien salarié de l’institution pour « harcèlement » après son licenciement.
L’affaire, peu banale, est potentiellement très gênante pour le FMI, car elle dépasse largement le simple cadre du droit du travail pour pointer sa responsabilité présumée dans une escroquerie financière qui a englouti plusieurs dizaines de millions de dollars de fonds publics camerounais. Le gardien de l’orthodoxie financière pourrait se voir accusé de complicité de corruption.
C’est un ex-conseiller principal de l'administrateur du FMI pour l'Afrique, Eugène Nyambal, qui est à l’origine de la procédure judiciaire en cours. En 2009, ce ressortissant camerounais a été brutalement limogé de son poste, sans explication, avant de se voir aussitôt interdire l’accès aux locaux du FMI ainsi qu’à une banque privée louant une annexe du FMI. Dans sa plainte déposée contre son ex-employeur, Nyambal fait le lien entre son licenciement et les réserves qu’il avait exprimées quelques mois plus tôt au sujet d’un projet soumis au FMI par les autorités du Cameroun.
A l’époque, le gouvernement camerounais, dont le ministre des Finances était un ancien salarié du FMI, demandait à l’institution de Bretton Woods l’autorisation de débloquer des fonds pour l’exploitation d’un gigantesque gisement de cobalt-nickel situé à Nkamouna, dans le sud-est du Cameroun.
Mais pour Nyambal, soutenu aujourd’hui par Government Accountability Project (GAP), une ONG américaine réputée qui protège les fonctionnaires et salariés dénonçant des cas de corruption, de nombreux indices montraient que cette opération financière était risquée, comme le détaille sa plainte.
Premier élément inquiétant : l’opacité régnant dans le secteur des industries extractives au Cameroun, présidé par Paul Biya depuis 1982 et connu comme l’un des Etats les plus corrompus du monde. Le FMI a lui-même pris la mesure de la « mal gouvernance » en 2004 : il avait dû interrompre un programme de prêts conclu avec le Cameroun, une partie des revenus pétroliers du pays n’ayant pas été versée dans les caisses de l’Etat comme prévu.
Le profil de Geovic Cameroun (GeoCam), l’entreprise minière devant exploiter le site de Nkamouna, n’était à l’époque pas plus rassurant : c’est une filiale d’une compagnie américaine, Geovic Mining Corp., créée en 1994 dans le Delaware, qui a pour particularité de n’avoir jamais exploité nulle part le moindre minerai.
                        Schéma sur l'organisation de Geovic, qui provient d'un document de la UNITED STATES SECURITIES AND EXCHANGE COMMISSION

Geovic Mining Corp. dit elle-même dans ses différents rapports financiers, y compris ceux de 2007 et de 2008, que rien ne garantit qu’elle générera un jour des bénéfices et même qu’elle pourra mettre en production Nkamouna : « Nous sommes une société en phase d'exploration et n'avons pas d'antécédents d'exploitation en tant que société d'exploitation. Toutes les recettes et les bénéfices futurs sont incertains », écrit-elDépenses fictives ?

Dans sa plainte contre le FMI, Nyambal soulève un autre problème : GeoCam a obtenu en 2003, par décret présidentiel, son permis d’exploitation du gisement de Nkamouna en violation de la Convention minière signée avec le Cameroun. Selon cette dernière, l’entreprise avait en effet l’obligation de présenter une étude de faisabilité, ce qu’elle n’a pas fait. L’étude en question n’a été réalisée qu’en 2011.
Autre souci : le flou entourant l’identité des actionnaires camerounais de GeoCam, qui possédaient au début du projet près de 40% des parts de l’entreprise. En 2008, le gouvernement camerounais a, selon GAP, refusé de communiquer au FMI leurs noms. Il est apparu plus tard qu’ils étaient quatre : Jean-Marie Aleokol, secrétaire d’Etat à la Défense de 2004 à 2007 et proche du président Biya. Les autres sont un couple d’inconnus et une nièce d’un ancien Premier ministre, Simon Achidi Achu, président depuis 2003 du conseil d'administration de la Société nationale d’investissements (SNI), une agence d’investissements de l’Etat camerounais.
En 2006, le Cameroun est devenu actionnaire à 39,5% de GeoCam en rachetant, justement via la SNI, les parts de ces quatre privés camerounais : une partie (20%) pour lui et l'autre au portage pour le compte de ces citoyens. Il s’est également engagé à contribuer aux augmentations de capital pour ces derniers. Or, remarque GAP dans un de ses rapports envoyés au FMI, les lois camerounaises n’autorisent pas l’Etat à acheter des actions pour le compte d’individus. Il s’agit donc d’une mesure illégale qui s’apparente à un détournement de fonds publics.
Juste après que le Cameroun est devenu actionnaire de GeoCam, Geovic Mining Corp. lui a réclamé 81 millions de dollars pour des dépenses pré-opérationnelles engagées avant son entrée dans le projet, précise un rapport de la SNI datant de 2007 et fourni au FMI. Devant les protestations de Yaoundé, Geovic a accepté un remboursement de seulement 31 millions de dollars, sans que la différence de 50 millions n'apparaisse dans ses états financiers, ce qui laisse penser qu’au moins une partie des dépenses annoncées par Geovic Mining Corp. étaient fictives, souligne Nyambal. « L'actionnaire minoritaire, l’Etat du Cameroun, s’est retrouvé en train de supporter les frais imputables à l'actionnaire majoritaire », déplore-t-il.
Le même document de la SNI rapporte que GeoCam n’avait en 2006 pas de « plan de financement crédible » et que son projet d’exploitation avait « souffert depuis sa création d’une gestion qui n’intégrait pas toujours les principes d’une programmation rigoureuse ». En 2008, le gouvernement camerounais évoquait de son côté dans une lettre au FMI les « retards déjà accumulés » dans le projet d’exploitation de Nkamouna.
Extrait du document fourni par la SNI au gouvernement
Nyambal et GAP ne sont pas les seuls à avoir noté des dysfonctionnements chez GeoCam : dans des articles diffusés en 2006 et 2007 (par exemple ici) et transmis notamment à la Banque mondiale et au FMI, un chercheur indépendant, Arnaud Labrousse, relevait plusieurs anomalies, en particulier dans le versement des impôts de l’entreprise à l’Etat camerounais, et retraçait le parcours sulfureux de certains de ses responsables et actionnaires américains, dont le fondateur de Geovic Mining Corp., William A. Bukovic.
ONG
Malgré ces données préoccupantes, le FMI a autorisé le gouvernement camerounais à injecter de l’argent dans GeoCam comme le prouve la « lettre d’intention » adressée fin 2008 par le Premier ministre camerounais au directeur du Fonds d’alors, Dominique Strauss-Kahn. Le Cameroun étant à l’époque sous « ajustement structurel », ses finances publiques étaient sous tutelle du FMI : il ne pouvait réaliser une telle opération sans son accord. En tout, le Cameroun a versé 60 millions de dollars à GeoCam, selon un document du FMI. Cette somme a été prélevée sur des fonds issus des surplus pétroliers et normalement destinés à la lutte contre la pauvreté.
Pour quel résultat ? Plus de quatre ans plus tard, l’exploitation du gisement de Nkamouna n’a toujours pas démarré. Depuis fin 2009, « rien n'a bougé sur le terrain », témoigne même un ancien employé de GeoCam, qui évoque des problèmes de corruption et l’enrichissement illicite des responsables de la compagnie. « Les budgets de 11 millions de dollars annuels ont été gaspillés à entretenir sur place des géologues et un peu de personnel d'entretien. A Yaoundé, les somptueuses villas louées par l’entreprise sont restées avec un personnel inutile », dit-il. Un des derniers directeurs généraux de GeoCam s’est même volatilisé fin août 2012 après avoir ponctionné une dernière fois l’entreprise de plusieurs milliers d’euros. Quant aux salaires des employés américains de Geovic Mining Corp., qui enregistrait pourtant des pertes, ils ont été augmentés. L’entreprise a aussi passé au moins un contrat avec une société appartenant à un membre de son Conseil d’administration, selon ses rapports financiers.
Au Cameroun, l’opinion publique ne sait rien de cette affaire crapuleuse. Il faut dire que Geovic Mining Corp. a de nombreux appuis grâce aux liens étroits qu’elle a noués avec plusieurs responsables politiques camerounais, dont des ministres. En 2008, le directeur de GeoCam était Richard Howe, un ressortissant britannique très influent dans le monde des affaires camerounais et proche de plusieurs barons du régime. Geovic Mining Corp. a en outre créé une ONG, GeoAid, dont le partenaire principal est la Fondation Chantal Biya, fondée par l’épouse du président Biya.
Les Camerounais ignorent donc que GeoCam a déjà coûté, selon les estimations de Nyambal, près de 100 millions de dollars à l’Etat et qu’une partie de cet argent a pris la direction des îles Caïmans : après l’entrée du Cameroun dans le capital de GeoCam, en 2006, Geovic Mining Corp. a transféré dans ce paradis fiscal le siège d’une de ses filiales, Geovic Ltd, qui possède comme elle 60% de GeoCam et sert ainsi de société écran.
En réalité, Geovic Mining Corp. n’a jamais eu l’intention d’exploiter le gisement de Nkamouna, affirme, comme d’autres, l’ancien salarié de GeoCam déjà cité. Les fonds publics camerounais lui ont notamment servi à réaliser les études de faisabilité manquantes afin de « paraître plus crédible » et « de faire monter les actions à la bourse de Toronto », au Canada, et à l'US Over-the-Counter Bulletin Board, aux Etats-Unis, où la société est cotée (bien que, selon un rapport du cabinet d’audit Ernst & Young, le dispositif de contrôle interne de Geovic Mining Corp., destiné à assurer l'exactitude et la fiabilité de l'information financière, souffre « d’importantes faiblesses »). Objectif final : revendre à un autre opérateur, en réalisant bien sûr au passage une plus-value. Des négociations sont ainsi actuellement en cours avec des Chinois.
Le FMI n’a pour sa part rien constaté d’anormal dans ce micmac. Interrogé par Mediapart sur les soupçons de malversations entourant GeoCam, un porte-parole de l’institution à Washington explique : « Le FMI prend toutes ces allégations très au sérieux et, sur instruction de la direction du FMI, une équipe du personnel, avec l'appui d'experts extérieurs, a mené une enquête. Cette équipe a (…) conclu que les allégations étaient sans fondement ».
Curiosités
Saisi par Nyambal, le FMI a en effet diligenté deux enquêtes. La première a été menée par un cabinet indépendant. Il n’a décelé aucune irrégularité mais sans avoir malheureusement jamais rencontré Nyambal à qui il a refusé de communiquer son rapport.
La seconde a été conduite en 2010 par une équipe interne au FMI qui est arrivée aux mêmes conclusions. Le résumé de son rapport – son contenu complet est lui aussi resté confidentiel – comporte toutefois plusieurs curiosités. Il affirme par exemple que le FMI a été mis devant le « fait accompli » par le gouvernement camerounais pour l'opération de financement de GeoCam, ce qui contredit la « lettre d’intention » de fin 2008 et aurait dû, si cela avait été vraiment le cas, entraîner des sanctions de la part du Fonds.
« Il est important de souligner que les résultats de l'enquête ne permettent pas de conclure avec une certitude absolue qu’il n’y a pas eu de corruption autour du projet de cobalt-nickel », dit tout de même le document. Mais il poursuit en affirmant que des recherches supplémentaires n’apporteraient sans doute pas d’élément susceptible de modifier ses conclusions générales. Il « recommande » par conséquent de ne prendre aucune mesure pour lancer une enquête complémentaire…
La première page du rapport du FMI© dr

Pour GAP, l’enquête du FMI n’a pas été impartiale. L’équipe qui l’a menée « a été désignée par M. Strauss-Kahn », or celui-ci « avait un conflit d’intérêts dans cette affaire », relève une responsable de l’ONG, Shelley Walden : « En 2009, M. Biya a fait appel aux services de Stéphane Fouks, lobbyiste de premier plan et stratège en communication, afin d'améliorer son image et la réputation de son pays après une plainte pour détournement de fonds publics déposée contre lui par une ONG basée à Paris ». Problème, « M. Fouks pilotait alors aussi la communication de M. Strauss-Kahn en vue de l’élection présidentielle de 2012 en France. » (Lire la lettre de GAP à Christine Lagarde qui relève les contradictions du FMI ici.)
Le résumé du rapport d’enquête du FMI est « entaché de graves lacunes » et cherche à plusieurs reprises à entamer la crédibilité de Nyambal, juge aussi GAP, qui reproche à l’institution financière de ne pas avoir fait un suivi sérieux du projet GeoCam et de ne pas avoir pris de mesures correctives.
N’obtenant pas de réponse satisfaisante de la part de son ancien employeur, Nyambal s’est donc résolu à déposer une plainte devant la justice en juin 2012. « Le Fonds jouit d’une immunité absolue contre toute forme de procédure judiciaire », a répondu en décembre le cabinet d’avocat du FMI (lire ici). Celui de Nyambal a depuis soulevé une exception à cette immunité qu’il espère voir retenue par le tribunal.
De notre correspondante, Fanny Pigeaud.
Médiapart

Lire l'article original

16.4.13

Fer de Mbalam: Divorce entre Sundance Resources et Hanlong Mining

Écrit par Hervé B.Endong
Vendredi, 12 Avril 2013 18:10

L’entreprise australienne a divulgué un communiqué le 8 avril 2013 où elle annonce l’arrêt des négociations et surtout la résiliation du contrat avec le groupe chinois Hanlong.
Dans ce communiqué, Sundance Resources Limited (Asx) justifie cette décision par deux raisons fondamentales. D’abord le non respect des clauses financières retenues par son ex-cocontractant, ensuite le fait qu’Hanlong lui ait signifié, qu’elle ne pourrait pas respecter ses autres engagements pris par elle dans le cadre du plan de mise en œuvre qui devait conduire à cette acquisition. «Bien que ce soit décevant qu’après tout ce temps que nous ne pourrons pas effectuer cette transaction, le Conseil d’Administration de Sundance estime qu'il est dans le meilleur intérêt de ses actionnaires de résilier le contrat avec Hanlong», commente George Jones le Président du conseil d’administration de Sundance cité par l’agence Ecofin, qui apprend par ailleurs que la réunion des actionnaires prévue le 7 mai prochain est par annulée à la suite de cette décision. L’entreprise australienne apprend qu’elle a réalisé de nombreux progrès ces derniers mois. Elle cite ainsi la réévaluation de la valeur du gisement, l’obtention du permis minier au Congo et d’une Convention minière au Cameroun, entre autres. « Le projet de Mbalam-Nabeba est globalement considéré comme un excellent investissement qui est robuste sur le plan financier. Nous sommes confiant de pouvoir trouver des partenaires appropriés qui nous aiderons à porter ce projet au stade de la production », ajoute George Jones. Ce dernier apprend que Sundance est en pourparlers avec d’autres entités chinoises et non chinoises, dans le cadre de ce vaste projet minier.
En tout cas, ce divorce était prévisible, depuis la détention par la police chinoise du Pdg du célèbre groupe chinois à la fin mars 2013. « Je ne suis plus confiant dans la capacité de Hanlong Group à respecter les délais de finalisation du rachat (le 26 mars, Ndlr) », a confié Giulio Casello, Ceo de Sundance Resources à Reuters le 22 mars 2013.

Convention minière
Cette détention est venue encore compliquer davantage les négociations déjà assez laborieuses, à cause du double jeu de Hanlong. La convention minière entre l’entreprise australienne et le gouvernement a été finalement signée ce 29 novembre 2012, à Yaoundé. La convention, qui repose dans un document de plus de 200 pages, détermine les conditions fiscales et légales qui vont encadrer l’intervention de Camiron la filiale au Cameroun de Sundance, dans la zone d’exploitation. Elle fixe juste le cadre d’intervention de Camiron qui sera la structure exécutive de Sundance au Cameroun. Donc, la signature de cette convention n’est pas encore le permis d’exploitation minière, mais c’est un grand pas pour les actionnaires de Sundance qui l’attendait avec impatience. Dans l’accord de cession avec la Chine, l’obtention de la convention minière était une étape décisive du processus. C’est pourquoi les dirigeants de ce groupe n’ont pas caché pas leur satisfaction. « C’est un évènement historique pour le peuple camerounais, Sundance et Hanlong et pour tous ceux qui ont travaillé dur à la mise en œuvre de ce projet. Sundance est présent au Cameroun depuis 2006 et nous tenons à dire merci au président Paul Biya qui s’est impliqué personnellement dans ce projet. Le peuple camerounais bénéficiera des retombées de ce projet grâce à la pertinence avec laquelle leur gouvernement l’a conduit », s’est réjouit Georges Jones. D’après lui, cette convention n’est pas très différente du mémorandum d’entente signé en Avril 2012 dernier avec le secrétaire général des services du Premier ministre, Louis Paul Motaze. Dans ce document, en effet, il était question que le gouvernement reçoive 2,5% de royalties sur le projet. La convention paraphée le 29 novembre devrait avoir une durée de 25 ans. Information de taille, le gouvernement camerounais devrait aussi avoir 10% des parts dans le projet, avec possibilité de passer à 20% s’il y met les moyens.


Lire l'article original


   

Cameroun : vers la relance du projet d’exploitation du fer de Mbalam

par: Apa publié le : 12/04/2013 à 14:09 



Le directeur de la société Cam Iron, filiale locale de la compagnie australienne Sundance Resources Limited, Bruno Pennetier, a été reçu en audience vendredi par le Premier ministre camerounais Philemon Yang en vue de la relance du projet d’exploitation du gisement de fer de Mbalam (Est) et de Nabeda, localité située du côté de la frontière congolaise.
Au sortir de ce tête à tête, il a déclaré à la presse que le chantier ne sera pas abandonné, se voulant ainsi rassurant sur un projet que beaucoup, y compris en interne, disaient désormais hypothéqué.
‘’Le contrat relatif au développement de la mine de fer au Congo et au Cameroun, remporté par Sundance Resources, ne sera peut être jamais lancé », déclarait, récemment, le directeur en charge de la recherche de la société de bourse, Intelligent Investor, Nathan Bel.
Selon lui, pour développer cette mine transfrontalière, il faudrait construire des centaines de kilomètres de chemin de fer, des dizaines de ponts, investir 5 milliards de dollars dans l’infrastructure avant de déplacer une seule tonne de minerai de fer.
Aux difficultés à mobiliser quelque 5 milliards de dollars, Sundance s’est aussi heurté aux tergiversations du groupe chinois Sichuan Hanlong Group Co. Limited, qui avait annoncé son intention de racheter la licence d’exploitation de la mine et dont un des hauts dirigeants a été arrêté dans son pays pour une affaire de droit commun.
Le 26 avril 2012 à Yaoundé, la capitale camerounaise, Sundance Ressource et Honlong Group avaient signé une déclaration conjointe d’intentions sur les termes clés ainsi que les positions de principe pour l’exploitation du fer de Mbalam.
Des sources introduites ont indiqué que les négociations entre les deux parties ont été suspendues en début de semaine, Sichuan Hanlong n’étant manifestement pas en mesure de fournir les fonds de garantie pour le rachat de la licence d’exploitation.
Les choses semblaient pourtant bouclées jusqu’en novembre dernier, lorsque des représentants du Cameroun avaient été désignés en vue des négociations tripartites qui devraient s’ouvrir à Paris.
De même, apprenait-on, ce pays devait recourir à l’expertise de consultants américains en plus du cabinet sud-africain SRK Consulting, rompus dans des telles négociations.
Davantage, le gouvernement camerounais souhaite réévaluer les réserves des minerais de son gisement, objet de mésententes avec Sundance.
Les données de la partie australienne font en effet état d’une teneur en hématite de 775.4 millions de tonnes pour 57,2% de fer, 95% du gisement étant considéré comme ‘’indiqué », c’est-à-dire en conformité avec le code Joint Ore Reserves Committee (JORC) qui est l’une des normes internationales dans l’estimation et le ciblage des gisements.
Pour le Cameroun, par contre, les réserves de Mbalam s’élèvent à quelque 200 millions de tonnes de fer riche et à 1,2 milliard de tonnes de fer enrichi.


Sundance/Hanlong : Une vente au plus offrants



Sundance-Hanlong Une vente au plus offrants

Après environ deux ans de vaines négociations avec le chinois Hanlong, l’australien Sundance, opérateur du gisement de fer de Mbalam, à la frontière entre le Cameroun et le Congo-Brazzaville, a mis fin, hier, à l’accord les liants : cet accord donnait un droit exclusif au chinois pour le rachat du projet.
En effet, maintes fois annoncé comme acquis, en dépit de divers contretemps, le rachat, moyennant 1,4 milliard de dollars, de 100% des actions de la junior minière australienne par Hanlong est finalement classé sans suite. Cité dans un communiqué, George Jones, président de la junior minière, aurait exprimé « sa déception de n’avoir pu conclure la transaction après de si longues négociations ». Cependant, il aurait tout de même estimé « qu’il est dans le meilleur intérêt des actionnaires de mettre fin à l’accord avec Hanlong ».
Élevé à 436 millions de tonnes selon les dernières estimations, le gisement de fer aurait aujourd’hui plus de valeur que lors du début des négociations, il y a deux ans, avec l’acquéreur chinois. Ceci explique l’intérêt porté par d’autres acheteurs au projet. Sundance affirme d’ailleurs être en discussion « avec d’autres acquéreurs chinois et non-chinois ».
Toutefois, de source officielle, cet optimisme pourrait s’avérer prématuré en raison de la compétition de nombreux projets d’extraction de fer en Afrique subsaharienne, que ce soit celui de Belinga au Gabon que celui de Simandou en Guinée.
Quoi qu’il en soit, dans le contexte actuel des choses, Sundance a jugé bon d’arrêter les discussions avec Hanlong après que celui-ci ait manqué à plusieurs reprises de finaliser la transaction. Il a plutôt préféré s’ouvrir à d’autres horizons dans l’espoir de trouver de meilleures offres, et surtout des offres qui pourront assouvir sa soif de cession de ses parts.


Fer de Mbalam: Sundance en quête de nouveaux partenaires

Par Idriss Linge - 10/04/2013

La junior minière australienne a annoncé lundi avoir terminé les discussions et résilié le contrat de cession exclusive qui le liait à l’entreprise chinoise Hanlong

 

On sentait la chose venir et finalement la junior minière australienne Sundance Resources qui a des intérêts au Cameroun et en République du Congo a annoncé lundi 8 avril 2013 avoir arrêté les discussions et suspendu le contrat de cession exclusif de la totalité de son capital d’actif qui le liait avec Hanlong Minning Limited. « Hanlong n’a pas apporté la garantie des financements et s’est déclarée incapable de respecter certains termes du processus de cession et c’est dommage qu’on en arrive là après des mois de discussion », peut-on lire en synthèse dans une lettre écrite par l’entreprise australienne à la bourse de Perth en Australie. De son côté, le chinois Hanlong a procédé au retrait de la lettre de garantie de l’agence chinoise de soutien aux investissements, lui faisant du même coup perdre l’exclusivité de la possibilité d’acquérir la totalité de Sundance Resource et de ses gisements de fer à Mbalam au Cameroun et Nabeba en République du Congo. On ignore encore pourquoi Hanglng n’a pas pu tenir ses engagements car sur le sujet des officiels chinois ne se sont pas prononcé. Mais de nombreux analystes du domaine laissaient filtre que le chinois ne pourrait pas suivre, car il avait manqué de nombreux rendez-vous de garanti à apporter. Il y a quelque peu l’arrestation du fondateur et PDG de Hanlong officiellement pour meurtre a fait le tour des médias australiens. Selon des commentaires dans les forums internet australiens, le groupe a été victime de l’opération nettoyage de la nouvelle équipe dirigeante en chine. Durant la campagne. Liu Hyuan (PDG de Hanlong) était réputé proche de l’ancienne équipe dirigeante.


© camnet.cm
Sundance en quête de nouveaux partenaires
Côté Cameroun on n’a toujours pas réagit à cette nouvelle. Fin 2012, le gouvernement et le groupe australien Sundance ont signé une convention minière. «C’est justement cela, le Cameroun a signé une convention avec Sundance, pas avec Hanlong. De plus la convention donne un délai à Sundance pour produire une étude de faisabilité et un plan d développement du projet, ce qui lui donnera accès à l’obtention d’un permis minier. En principe le gouvernement Camerounais ne connait pas Hanlong et son engagement avec Sundance ne saurait être affecté de quelque manière que ce soit, sauf si au terme des délais convenu, il ne peut prouver sa capacité à développer le projet» a fait savoir une source proche du dossier sous le couvert de l’anonymat. le PCA de Sundance est lui aussi confiant. Georges Jones le président a indiqué qu’il espérait que les deux pays (Cameroun et Rep Congo) poursuivront la collaboration avec lui. Sundance a aussi affirmé que de nouveaux interlocuteurs font la queue pour la reprise de cette convention. Dans les coulisses on évoque une fois encore des chinois. « Je ne pense pas que les chinois aient eu un problème d’argent, c’est mal voir les choses. La Chine a trop d’argent et a besoin du fer pour faire tourner sa gigantesque usine à infrastructure, donc contrôler des gisement de matières premières comme le fer c’est plus avantageux pour elle. Une seule chose peut expliquer la situation, la nouvelle équipe dirigeante du pays ne pouvait plus laisser Hanlong sur le projet une fois son patron arrêté. Elle a tranquillement retiré son soutien et voilà », explique notre expert toujours sous anonymat. La nouvelle a été un choc pour la valeur de l’action Sundance qui a perdu jusqu’à 49,5% de sa valeur au lendemain de sa réintroduction en cotation. Le groupe annonce que le projet continu de séduire des chinois et des non chinois. Rassuré par la bonne tenue du prix du fer Sundance espère trouver rapidement un autre partenaire. Mais ds analystes restent sceptique, Mbalam et Nabeba ne sont peut-être pas les plus prometteur des gisements d’Afrique selon certains observateurs

 

Lire l'article original

Mbalam : Sundance arrête les négociations et résilie le contrat avec Hanlong Mining


Mbalam : Sundance arrête les négociations et résilie le contrat avec Hanlong Minning 


Sundance Resources Limited (ASX) Limited l’opérateur minier australien possédant des intérêts au Cameroun et en République du Congo a résilié le contrat et arrêté les négociations avec Hanlong (Africa) Minning Investment Limited pour l’acquisition de la totalité de son actionnariat, a-t-on appris d’un communiqué diffusé par l’entreprise le 08 avril 2013.
Elle explique cette décision du fait que les clauses financières retenues n’ont pas été respectées et après qu’Hanlong lui ait signifié, qu’elle ne pourrait pas respecter ses autres engagements pris par elle dans le cadre du plan de mise en œuvre qui devait conduire à cette acquisition.
« Bien que ce soit décevant qu’après tout ce temps que nous ne pourrons pas effectuer cette transaction, le Conseil d’Administration de Sundance estime qu'il est dans le meilleur intérêt de ses actionnaires de résilier le contrat avec Hanlong », a commenté George Jones le Président du Conseil d’Administration de Sundance cité dans le communiqué.
Une réunion des actionnaires prévue le 07 mai 2013 est par conséquent annulée à la suite de cette décision. Hanlong a demandé le retrait de l’approbation provisoire accordée par la National Development and Reform Commission (NDRC) et étendu au début de l’année 2013, perdant du même coup l’exclusivité pour l’acquisition de Sundance.
L’entreprise australienne a indiqué que de nombreux progrès ont été réalisés ces derniers mois citant la réévaluation de la valeur du gisement, l’obtention du permis minier au Congo et d’une Convention minière au Cameroun.
Sundance explique ainsi qu’elle est actuellement en discussion avec d’autres parties, chinoises et non chinoises, qui manifestent de l’intérêt pour ses projets de Mbalam au Cameroun et de Nabeba en République du Congo.
« Le projet de Mbalam-Nabeba est globalement considéré comme un excellent investissement qui est robuste sur le plan financier. Nous sommes confiant de pouvoir trouver des partenaires appropriés qui nous aiderons à porter ce projet au stade de la production », a ajouté M. Jones toujours selon le communiqué.
Sundance indique enfin qu’elle croit pouvoir « toujours compter sur les engagements du gouvernement camerounais et congolais ».