Mine artisanale

Attaque armée à Bétaré-Oya: Un exploitant minier tué



Yaoundé, 25 Janvier 2013
© Olivier LAMISSA KAIKAI | Cameroon Tribune

Cinq malfrats ont attaqué une embarcation dans la nuit du 23 au 24 janvier, tuant l'un des occupants, de nationalité chinoise.


A l’hôpital de Bétaré-Oya, dans la mi-journée d'hier, les visages de communauté chinoise sont tristes et mornes. La dizaine de Chinois des quatre coins de cet arrondissement aurifère porte le deuil. Ils ont perdu un des leurs dans l'attaque des malfrats qui s'est produite dans la nuit du 23 au 24 janvier 2013. Selon le récit de leur traducteur, le sieur Zhu Wenlin, né en 1982, aurait été froidement tué avec une machette, après avoir reçu une balle. Le corps de la victime, bien enveloppé dans un drap et gardé dans un pick-up pour la morgue de Bertoua, lors de notre passage, est d'ailleurs méconnaissable. La tête a été totalement défigurée.

Toujours selon des sources, cette attaque a été perpétrée par cinq malfrats, cagoulés et armés de fusils de fabrication artisanale et de machettes. Ils courent toujours. Des vêtements et une partie de leur arsenal ont été retrouvés sur le site du drame, à Monaï, vers le village Bambel, situé à une quarantaine de kilomètres du centre-ville de Bétaré-Oya. Le drame s'est produit dans la nuit du 23 au 24 janvier, aux environs de 3 heures du matin. «Les malfrats ont attaqués une embarcation chinoise qui exportait de l'or sur le fleuve Lom, dans leur zone d'exploitation», explique le gouverneur de la région de l'Est, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua.

Et les malfrats, selon des sources concordantes, ont alors tenu en respect les occupants de l'embarcation pendant des heures sur le fleuve Lom. « Ils ont tiré pour récupérer l'or qu'ils recherchaient. Ceux qui étaient endormis se sont réveillés, mais, trop tard... ». Explique le sous-préfet de Bétaré-Oya, Simon Etsil. L'attaque a duré deux heures. Les Chinois étaient au nombre de quatre et seront conduits dans la brousse, à 5 kilomètres de leur site d'exploitation. Ils seront maltraités et l'un d'eux sera alors tué. Les trois autres seront abandonnés dans la broussaille, dans une zone qu'ils ne maîtrisaient pas. Les nommés Liu Jun, Liu Gang et Yang Zihua seront libérés.

C'est au petit matin du 24 janvier que la base de l'entreprise chinoise, Guo-long Mining, présente à Bétaré depuis quelques mois, sera alors informée. Les autorités locales, alertées, vont à la chasse à l'homme. La poursuite de cinq malfrats est lancée. « Nous sommes descendus sur le site à 8 h, et après trois heures de fouille, nous avons retrouvé les trois Chinois pris en otage, abandonnés à leur triste sort dans la forêt », précise Simon Etsil. Les éléments du Bir et de la Gendarmerie nationale sont déployés pour traquer les malfrats.

Informé de la situation, le gouverneur de la région de l'Est a effectué une descente hier à Bétaré-Oya, en compagnie de tout son état-major. Samuel Dieudonné Ivaha Diboua a transmis les condoléances du gouvernement camerounais à la communauté chinoise, durement éprouvée. Et l'a rassurée que cet acte odieux ne restera pas impuni « Les auteurs seront traqués dans leur dernier retranchement et seront sévèrement punis selon les lois de la République », a-t-il soutenu. A cette occasion, il a interpellé les populations à dénoncer toutes personnes suspectes qui seraient logées dans leurs domiciles ou dans les auberges. Une enquête est ouverte et les autorités ont renforcé les mesures de sécurité, pour le populations et entreprises minières basées à Bétaré-Oya travaillent en toute sérénité. 


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