24.6.14

Mines : 3000 milliards pour exploiter le fer de Mbalam

Mines : 3000 milliards pour exploiter le fer de Mbalam
mardi, 17 juin 2014 08:34
Suite aux négociations menées par Louis Paul Motaze, le groupe australien Sundance ressources a réuni des financiers pour exploiter le fer de Mbalam avec à la clé 12000 emplois et 300 milliards de bénéfices annuels pour l’etat.
Journée historique que ce 6 juin 2014, date à la quelle le Cameroun est officiellement entré dans le club des pays miniers reconnus comme tels. Car 18 mois exactement après la signature de la convention du 29 novembre 2012, Sundance ressources, la firme australienne attributaire du permis de Mbalam a pu trouver un partenaire financier à la hauteur de cet investissement de 3000 milliards. IL s’agit du groupe portugais Mota Engil, qui revendique une expérience riche en Afrique, en matière de développe- ment d’infrastructures stratégiques. La compagnie, installée dans 21 pays dans le monde, est arrivée sur le continent dès 1946 en Angola, et est réputée en Afrique australe où elle bâtit des infrastructures lourdes notamment au Malawi, au Mozambique en Afrique du Sud et en Zam- bie. Mota Engil, qui s’appuie sur la Standard Bank (la première banque d’Afrique) aura pour mission d’assurer la conception détaillée, la construction, les essais et la mise en service de 510 kilomètres de voies ferrées de la mine Mbarga au Cameroun jusqu’au terminal minéralier à Lolabé au port en eau profonde de Kribi, et une autre ligne d’un peu moins de 100 km partant de la mine Nabeba dans la République du Congo pour le chemin de fer Cameroun. Cette même compagnie est chargée de la mise en place de ce terminal minéralier.
Pour fixer le cadre juridique et contractuel de la mise en œuvre de ce grand projet minier, le premier Ministre Philémon Yang a donc présidé le 6 juin la cérémonie de signa- ture des différentes conventions structurant l’exploitation future de l’immense gisement de fer de Mbalam, dans le Sud-est du pays. Il s’agissait précisément de la convention d’exploitation du minerai de fer signée entre le gouvernement camerounais et la Société de droit camerounais CamIron, filiale du groupe australien Sundance ressources ; de la convention de construction des chemins de fer et du terminal portuaire, signée entre Sundance et l’opérateur Mota Engil. Deux conventions concédant l’ex- ploitation des chemins de fer et du terminal portuaire à Sundance pour une période de 25 ans ont égale- ment été signées. 
L’aboutissement d’un long processus de négociations conduit coté came- rounais depuis février 2012 par Louis Paul Motazé, président du conseil stratégique de négociation et de suivi de projets miniers structurants. Philemon yang, le chef du gouverne- ment, n’a pas manqué d’adresser ses félicitations à Louis Paul Motazé, qui dès sa nomination en février 2012 à la tête du comité de pilotage et de suivi du projet d’exploitation du fer de Mbalam, a accéléré les négociations aboutissant en 10 mois à la convention du 29 novembre de la même année, entre Sundance et l’Etat du Cameroun. «Je demande au ministre Louis Paul Motaze à son équipe de maintenir la dynamique actuelle pour un bon accomplisse- ment du projet, a enjoint le Premier ministre qui engage ainsi le comité Motazé à faire respecter le chrono- gramme des activités futures : notamment le bouclage du montage financier du projet dans les 12 mois qui viennent, le début des travaux sur le site minier à la fin de cette année 2014, le lancement des tra- vaux de construction du chemin de fer et du terminal portuaire de Lolabé au début de l’année 2015, et la mise en exploitation de cet ensemble au début de l’année 2019.
Pour le Cameroun les retombées de ce projet sont colossales. Outre les 12000 emplois qui seront créés pendant la phase de construction (2000 pendant la phase d’exploitation), le projet va drainer 3000 milliards d’investissements directs pour la construction de la mine et des infra- structures connexes que sont les chemins de fer et le terminal portuaire spécialisé. En outre, l’Etat devrait engranger quelques 300 milliards de francs Cfa de revenus par an grâce au projet, représentant notamment les dividendes sur ses 15% de participation, des royalties de 2,5% sur le fer vendu, les impôtset taxes, ainsi que les redevances portuaires et ferroviaires.
« Pour nous c’est surtout un projet d’infrastructures », affirme Louis Paul Motaze. Car si 80% du budget à mobiliser pour le projets est affecté à la construction de 510 km de chemins de fer et du terminal portuaire spécialisé de Lolabé dans le prolongement de l’actuel port en eau profonde de Kribi, c’est bien parce que, au delà de l’exploitation de son gisement de la mine dite de Mbarga à Mbalam, le Cameroun espère être le principal canal de transit des ressources minières exploitées dans le reste de la région, notamment au nord du Gabon et du Congo, ainsi que dans les pays enclavés tels que la république centrafricaine et le Tchad.
Pour les aspects sociaux, relatifs notamment la création d’emplois, à la grille salariale et à la formation des camerounais aux technique géolo- gique et minières M. Motaze rassure. « lors des négociations, nous avons pris le soin de faire signer une convention collective d‘entreprise entre les syndicats camerounais et la société d’exploitation, de sorte que le traitement des personnels came- rounais et leurs formation soient par- tie intégrante du contrat qui lie l’exploitant à l’Etat du Cameroun ». Une première dans les projets struc- turants développés au Cameroun. Car déjà, le promoteur minier s’est engagé à investir suffisamment dans la formation pour que dans 10 ans, 90 % des personnels travaillant ans les projets soient des camerounais, avec des salaires et accessoires de salaires très avantageux, les condi- tions et de santé optimales, et le lo- gement des travailleurs sur les sites. Pendant la phase de construction de la mine, un peu plus de 3 milliards de francs Cfa seront consacrés à la formation professionnelle et environ 1,5 milliards pendant les dix pre- mières années d’exploitation. A près quoi, le budget de formation sera in- dexé sur le chiffre d’affaires de l’entreprise.


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