jeudi, 20 novembre 2014 12:09
(Agence
Ecofin) - La société C&K Mining, détentrice depuis décembre 2010 du
permis d’exploitation du gisement de diamant de Mobilong, dans la
région de l’Est du Cameroun, a cédé la majorité de ses actifs dans ce
projet minier à un certain M. Yang, milliardaire d’origine chinoise
résidant à Hong-Kong, mais dont certaines sources autorisées affirment
qu’il détiendrait un passeport américain.
Selon
nos sources, qui révèlent qu’une Assemblée générale de C&K Mining
s’est tenue le 19 novembre 2014 à Yaoundé, après un Conseil
d’administration tenu à Séoul le 2 novembre dernier, M. Yang est le «nouvel actionnaire majoritaire»
de cette société minière issue d’un joint-venture entre opérateurs
coréens et camerounais. Les partenaires coréens, qui étaient jusqu’ici
majoritaires «avec plus de 50%» dans le capital de C&K Mining, n’en contrôlent plus que «moins de 10%», apprend-on. La transaction, dont le montant n’a pas été révélé, a discrètement eu lieu depuis «fin 2013».
Cette
cession des actifs survient après le scandale qu’a créé le gisement de
diamant de Mobilong en Corée du Sud, à partir de décembre 2010. En
effet, cette année-là, C&K Mining, qui a exploré ledit gisement à
partir de 2006, a été accusé d’avoir surévalué son potentiel (736
millions de carats dans un premier temps, soit 5 fois la production
mondiale, puis un réajustement qui ramènera le potentiel final à 420
millions de carats), afin de faire de la spéculation sur la bourse de
Séoul.
En
effet, après l’obtention du permis d’exploitation en décembre 2010, et
fort du potentiel déclaré finalement faux, le titre C&K Mining avait
grimpé sur la bourse de Séoul, multipliant son cours «par 4,6 en seulement 16 jours»,
avait indiqué Frédéric Ojardias, correspondant de RFI en Corée. Une
embellie dont avaient profité de hautes personnalités coréennes et les
responsables de C&K International, maison-mère de C&K Mining,
lesquels avaient cédé leurs actifs au prix fort, avant que le cours du
titre dégringole plus tard.
Un potentiel controversé, mais jamais démenti
Une
action en justice sera intentée contre les responsables de la junior
minière coréenne, dont le Chaiman sera interpellé puis incarcéré en
Corée au mois de février 2013. Deuk Gyun Oh n’a été libéré qu’à la fin
du mois de septembre 2014. Ceci, apprend-on de sources proches du
dossier, après une longue audition (de 9h à 19h) devant la Cour de
justice de Séoul, le 15 septembre 2014, du Camerounais Paul Ntep Gwet,
ancien Coordonnateur du Cadre d’appui à l’artisanat minier (CAPAM), un
programme gouvernemental destiné à encadrer les artisans miniers dans
les zones de production.
Cet
expert minier camerounais, qui a travaillé sur la quasi-totalité des
projets miniers en cours dans le pays, a été invité à témoigner par la
firme C&K Mining, afin de rassurer la justice coréenne sur
l’existence réelle d’un gisement diamantifère de niveau mondial dans la
localité de Mobilong, dans la région de l’Est du Cameroun. Le CAPAM est
par ailleurs actionnaire à 10% dans C&K Mining, entreprise qu’il a
contribué à créer avec des partenaires coréens et d’autres opérateurs
nationaux.
Bien
que le potentiel du gisement diamantifère de Mobilong soit controversé,
aucune contradiction fiable n’a jusqu’ici été apportée à la dernière
estimation faite par C&K Mining (420 millions de carats) et toutes
les parties s’accordent à dire qu’il s’agit d’un gisement de niveau
mondial. Surtout grâce à sa partie conglomératique encore non évaluée
(C&K a été invité à conduire, pendant 3 ans, des opérations
d’évaluation et de certification), mais qui est jugée plus importante
que la partie alluvionnaire (sa mise en exploitation immédiate était
autorisée après l’obtention du permis), dont le potentiel total n’est
estimé qu’à 230 000 carats de diamants.
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