mardi, 21 octobre 2014 17:22
(Agence
Ecofin) - Le 8 octobre 2014, la firme Rio Tinto Alcan a officiellement
annoncé sa décision de céder ses actifs dans le capital de la société
Aluminium du Cameroun (Alucam). Bien qu’ayant expliqué que cette
décision a été prise parce que «le plan d’affaires du groupe Alucam» ne rencontre plus «les priorités stratégiques de Rio Tinto», nombreuses sont les supputations qui se sont faites jour autour de cette décision.
Parmi
celles-ci, la sortie du Réseau associatif des consommateurs de
l’énergie (Race), un regroupement d’ONG, qui a indiqué dans un
communiqué daté du 12 octobre 2014, que «ce départ précipité (de Rio Tinto)
semble être indirectement lié à la signature le 10 juillet 2014, d’un
accord entre l’opérateur d’électricité français EDF (Electricité de
France) et le gouvernement camerounais, pour la construction de la
centrale hydroélectrique de Nachtigal dans la région du Centre», projet
hydroélectrique sur lequel lorgnait déjà Rio Tinto, puisqu’il
conditionne le projet d’extension de l’usine d’Alucam d’Edéa.
Le
17 Octobre 2014, dans le quotidien gouvernemental camerounais, Claudine
Gagnon, Conseillère principale et Chargée des relations médias chez Rio
Tinto Alcan, semble remettre les pendules à l’heure. «L’avenir du
groupe Alucam est de plus en plus conditionné au développement d’un
nouveau modèle d’affaires orienté sur la fabrication locale des produits
à plus forte valeur ajoutée, plutôt que sur l’exportation du métal
primaire. Cette nouvelle vision ne s’inscrit plus dans les objectifs de
Rio Tinto Alcan, qui se concentre sur la production du métal primaire et
qui s’est désengagé de toutes les activités de transformation au cours
des dernières années», explique-t-elle.
S’exprimant
ensuite sur le projet de construction de la centrale de Natchigal,
d’une capacité de production de plus de 400 MW, et qui devrait permettre
au plus gros consommateur de l’énergie électrique du Cameroun qu’est
Alucam de tripler sa production d’aluminium (de 90 000 à 300 000
tonnes), Claudine Gagnon est sans équivoque : «Rio Tinto Alcan compte demeurer au sein du projet et continuera de contribuer aux travaux de son développement».
Cette information est confirmée par Alain Malong, le DG d’Alucam, ce d’autant que, précise encore Mme Gagnon, «même
si Rio Tinto quitte l’actionnariat du groupe Alucam, il demeure un
partenaire et propose de maintenir les ententes passées, pour une durée
d’un an, tout en offrant la possibilité au nouveau repreneur de les
reconsidérer, selon ses orientations et ses choix».
En
attendant la cession des actifs de Rio Tinto en décembre 2014, le
groupe Alucam, qui, en plus de l’usine de production d’aluminium compte
également deux filiales (Socatral et Alubassa), respectivement
spécialisées dans la fabrication de tôles ondulées et les ustensiles de
cuisine ; est jusqu’ici détenu par Rio Tinto Alcan et le gouvernement du
Cameroun à hauteur de 46,67% chacun. Le reste du capital étant partagé
entre l’Agence française de développement (5,6%) et le personnel (1,1%).
BRM
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