(Agence Ecofin) - lundi, 13 octobre 2014 16:58
Le président
et chef de la direction du groupe Métal Primaire chez Rio Tinto Alcan,
Arnaud Soirat, vient de faire savoir au gouvernement camerounais que
cette firme canadienne quittera l’actionnariat de la société Aluminium
du Cameroun (Alucam) qu’il détient à 46,7%, au 31 décembre 2014, a
annoncé l’Agence de presse africaine (APA) le 10 octobre 2014. «La pérennité du groupe Alucam repose sur un plan d’affaires qui ne rencontre plus les priorités stratégiques» de Rio Tinto Alcan, a affirmé Arnaud Soirat, pour justifier la décision de la firme canadienne.
A l’analyse, ces «priorités stratégiques»
de Rio Tinto, qui excluent désormais Alucam du portefeuille de cette
firme canadienne, pourraient être liées à l’annonce faite la semaine
dernière par l’agence
Bloomberg, qui a révélé des contacts entre le trader suisse Glencore et
Rio Tinto, pour une éventuelle fusion, qui aboutirait à la création
d’une entité qui pèserait alors 160 milliards de dollars (80 000
milliards de FCfa) de chiffre d’affaires. La direction de Rio Tinto a
confirmé que des discussions avaient lieu entre Glencore et Chinalco
(actionnaire de Rio Tinto à 10%), mais qu’aucun échange n’avait été
encore amorcé avec le groupe lui-même.
La
décision de Rio Tinto de quitter l’actionnariat d’Alucam intervient
alors que prend enfin corps le projet de construction de la centrale
hydroélectrique de Natchigal, piloté par EDF et qui sera probablement
financé par la SFI ; infrastructure énergétique qui conditionne
l’extension de l’usine d’Alucam d’Edéa, pour un accroissement de la
production d’aluminium qui passera alors de 90 000 à 300 000 tonnes.
Dans le même temps, la Société camerounaise de transformation
d’aluminium (Socatral), l’une des deux filiales du groupe Alucam avec
Alubassa (fabrication des ustensilles de cuisines en aluminium)
s’apprête à mettre en place une unité de laquage de bobine sur son site
d’Edéa.
Ces
projets d’intensification des activités du groupe Alucam pourraient
cependant continuer de bénéficier des conseils avisés de Rio Tinto
Alcan, dans la mesure où, apprend-on, malgré son retrait annoncé de
l’actionnariat du géant camerounais de l’aluminium, la firme canadienne «souhaite
demeurer un partenaire du Cameroun à qui il a offert de maintenir ses
contrats d’assistance technique et administrative en vigueur jusqu’à la
venue d’un repreneur».
Pour
rappel, c’est en décembre 2003 que Rio Tinto, alors 2ème producteur
mondial d’aluminium, avait racheté des parts d’Alucam jusque-là détenues
par la société française Pechiney.
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