vendredi, 30 mai 2014 07:52
(Agence
Ecofin) - Dans l’arrondissement de Ngoura, département du Lom et
Djerem, région de l’Est Cameroun, ce n’est plus la lune de miel entre
les populations locales et les exploitants miniers. Au cours d’une
Assemblée générale des chefs traditionnels, couverte par le quotidien
privé Mutations,
les autorités traditionnelles de l’arrondissement de Ngoura, véritable
terreau de l’exploitation de l’or dans la région de l’Est, ont dénoncé
devant le sous-préfet, Jules Adam Tomboka, l’accaparement de leurs
terres par des exploitants miniers.
Ces
chefs traditionnels ont d’ailleurs mis en garde l’autorité
administrative sur les risques de détérioration du climat social dans
cet arrondissement, les populations étant en colère à la fois contre ces
exploitants miniers et les autorités traditionnelles. Les seconds sont,
en effet, soupçonnés de complicité avec les premiers.
Selon
les plaignants, en plus de n’avoir aucune considération pour les chefs
traditionnels, des exploitants miniers installés dans l’arrondissement
de Ngoura «profitentdes
permis d’exploitation à eux délivrés par l’administration camerounaise,
pour s’approprier des milliers d’hectares de terrain dans les villages.
Nombre de ces terres sont d’ailleurs bornées et vendues à des
expatriés. A la surprise de tous, les populations des villages sont
littéralement chassées des zones d’exploitation jadis à leur portée».
A
en croire Alexandre Vamang Ndozeng, président de la commission de
gestion de la retenue minière dans l’arrondissement de Ngoura, «les populations riveraines ne perçoivent rien». Et d’ajouter : «ce
qui fait le plus mal, c’est que nos populations n’ont plus accès aux
mines d’or. C’est à se demander si ces dernières peuvent encore, un
jour, jouir de leurs droits légitimes sur les terres de leurs ancêtres».
Face à ces inquiétudes des populations, les chefs traditionnels
sollicitent l’annulation pure et simple des permis d’exploitation à
l’origine des tensions sociales actuelles.
Pour
rappel, le gouvernement camerounais a récemment suspendu la délivrance,
le renouvellement et toutes les autres transactions sur les
autorisations d’exploitation minière artisanale sur l’étendue du
territoire. La décision prise le 14 mai 2014, apprend-on, de bonnes
sources, va courir sur une période de six mois, c'est-à-dire jusqu’en
novembre 2014. Cette mesure
conservatoire, renseigne-t-on au ministère des Mines, vise à mettre un
terme à la cacophonie observée autour de l’exploitation minière
artisanale dans le pays.
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