9.2.13

Le Cameroun prend ses distances vis-à-vis de C&K Mining

Le Cameroun prend ses distances vis-à-vis de C&K Mining 

Le gouvernement camerounais, précise Issa Tchiroma Bakary (photo) dans sa communication donné samedi dernier à Yaoundé, « n’a jamais confirmé ou infirmé les chiffres de l’entreprise coréenne Cameroon & Korea Mining (C&K Mining) ». Cette société qui avait annoncé en février 2011 que le Cameroun abritait le plus grand gisement diamantifère au monde, avait évalué la mine de Mobilong à 420 millions de carats, soit deux fois et demi la production mondiale de diamants. En clair, fait savoir le MINCOM, Yaoundé n’a jamais approuvé quelque rapport sur le volume de diamants et n’a porté aucun jugement sur l’estimation faite par C&K Mining à qui il avait délivré en décembre 2010, un permis d’exploitation de la mine pour une durée de 25 ans.
A noter que c’est la première fois que le gouvernement prend une position officielle dans cette affaire qui éclabousse le monde des affaires en Corée du Sud. «Les allégations de l’entreprise ont été faites sur la base des hypothèses basées sur des appréciations générales du site», a ajouté le MINCOM.
Après avoir fait l’historique de ce feuilleton, Issa Tchiroma Bakary a expliqué que le gouvernement camerounais «n’est ni de loin, ni de près associé à cette affaire». Tout en confirmant que le site regorge d’un immense potentiel diamantifère, il s’est refusé de donner le chiffre exact de la valeur réelle de ce gisement. Car, affirme-t-il, « des études sont en cours pour tester de la vraie teneur de Mobilong ».
Certains observateurs voient en cette sortie du MINCOM une distance vis-à-vis de C&K Mining, appelée à assumer seules ses déclarations sur la valeur réelle de la mine. Il s’avère alors que les responsables de cette entreprise, en intelligence avec certains hauts fonctionnaires sud-coréens, avaient à dessein surévalué le gisement de Mobilong dans le but de réaliser des bénéfices colossaux en bourse. D’où l’enquête ouverte actuellement à Séoul en vue de déterminer les responsabilités des uns et des autres.
Depuis le 17 janvier dernier, Kim Eun-sok, ministre coréen en charge des ressources naturelles est suspendu de ses fonctions. Il est notamment soupçonné d’avoir joué un rôle actif dans cette surévaluation frauduleuse. Il se susurre à cet effet que des membres de sa famille auraient acheté des actions C&K Mining avant l’annonce de l’accord, réalisant ainsi d’immenses bénéfices. Le patron de l’entreprise est, lui aussi, passé à la trappe. L’opération lui aurait permis de remporter environ 55 millions d’euros.


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