Josiane TCHAKOUNTE
Plus de doute. Le Cameroun est un « scandale géologique ». C’est même peu de le dire, si on considère que c’est aussi grâce au domaine de la mine que le pays porte son qualificatif d’ «Afrique en miniature ». Un sous-sol connu, un potentiel minéral des plus éloquents, des gisements de classe mondiale et des gisements intermédiaires, bref, tout ce qu’il faut pour démarrer l’exploitation de la mine est déjà là.
Mais pourquoi tant de temps pour lancer l’exploitation du fer de Mbalam dont le gisement est évalué à 220 millions de tonnes de minerais riches à plus de 60% de fer ? Et le Cobalt/ Nickel/Manganèse de Nkamouna ? Ici, on parle de gisements superficiels les plus importants du monde. On n’est pas plus avancé aussi en ce qui concerne le projet d’exploitation de la Bauxite de Minim-Martap et Fongo Tongo. 1,116 milliard de tonnes à 43,7% d’alumine et 1,8% de silice. A ceux-ci, il faut ajouter l’or de Bétaré-Oya, le diamant de Mobilong et la liste n’est pas exhaustive. Le point commun entre ces grands projets miniers, c’est qu’on en parle depuis des décennies déjà, sans voir du concret sur le terrain, sans que l’exploitation proprement dite ne démarre, seule phase génératrice de revenus pour le pays.
Lorsqu’on veut évoquer le terme lenteur pour qualifier l’évolution de ces projets, les personnes en charge de leur suivi ont tôt fait de rectifier les choses, brandissant des arguments du genre : « la mine étant souterraine, il faut du temps ». Du temps pour évaluer le gisement. Du temps pour démontrer qu’il est économiquement rentable. Bref, du temps pour la maturation intrinsèque de ces projets. La continentalité des sites est également évoquée. Pour le cas du fer de Mbalam, par exemple, il faut construire environ 580 Km de chemin de fer entre Nabeba et Kribi pour l’acheminement du minerai au port de Kribi, où un terminal minéralier sera construit. La deuxième édition de la Conférence internationale et exposition sur les mines au Cameroun (CIMEC 2015), tenue du 27 au 29 mai dernier à Yaoundé, a été l’occasion de réveiller ces projets. On apprendra à l’occasion que plusieurs sociétés sont en phase ultime de recherches et sont en passe de négocier des conventions minières.
Ce qu’il faut savoir, c’est que le secteur de l’exploitation minière connaît des dysfonctionnements. A l’échelle artisanale, on observe une prolifération des chantiers clandestins consécutifs à la ruée vers l’or, une dégradation vertigineuse de l’environnement et la spéculation dont font l’objet les autorisations d’exploitation octroyées entre les propriétaires et les partenaires technico-financiers. A l’échelle industrielle, ce qu’on déplore, c’est que la plupart des détenteurs de permis de recherche peinent à passer à la phase d’exploitation, certains permis faisant eux aussi l’objet de spéculations. Certaines confidences laissent même échapper que certaines entreprises ayant reçu les permis n’ont pas les capacités de mener lesdits projets à terme. Toutes choses qui ont emmené le gouvernement à revoir ses méthodes.
Ainsi, pour limiter la spéculation au détriment de l’intérêt du pays et trouver des partenaires stratégiques fiables, le Cameroun a opté pour les appels internationaux à manifestation d’intérêt. Deux ont été lancés pour mettre en promotion le bloc bauxitique de Fongo Tongo et le bloc rutilifère d’Akonolinga. Les opérateurs sélectionnés devront être capables de faire entrer ces deux gisements en production sur le court terme, c’est-à-dire dans un délai de deux ans maximum. Autre mesure, l’instauration du contrat de partage de la production dans le cadre de l’artisanat minier mécanisé qui consacre (par le décret d’août 2014) le prélèvement de 15% de l’exploitation de l’or. Cette disposition a permis au ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt) via le Cadre d’appui à la promotion de l’artisanat minier (CAPAM), de collecter 70 Kg d’or pour le compte de l’Etat.
Pour évaluer la contribution du secteur des mines à l’économie camerounaise, il faut tenir compte des exploitations minières artisanales, des exploitations des matériaux de construction et des eaux minérales. Les recettes générées proviennent des droits fixes des demandes d’attribution ou de renouvellement des titres miniers, des bureaux d’achats et de commercialisation des substances minérales, des unités de fusion, des bijouteries, des taxes à l’exportation des diamants et de l’or, des redevances superficiaires, de la taxe à l’extraction et la taxe ad valorem. Pour le seul cas de l’or, la mécanisation de l’artisanat minier a permis à l’Etat de récupérer des lingots d’or de 52 Kg correspondant à une recette de 1,79 milliard de F en six mois et des projections de 2,2 milliards de F au terme d’une année. S’agissant des grands projets miniers, n’étant pas encore rentrés en exploitation, ce ne sont que des estimations qui sont faites. Les recettes fiscales qu’ils ont générées pourraient être supérieures aux recettes pétrolières.
Mais pourquoi tant de temps pour lancer l’exploitation du fer de Mbalam dont le gisement est évalué à 220 millions de tonnes de minerais riches à plus de 60% de fer ? Et le Cobalt/ Nickel/Manganèse de Nkamouna ? Ici, on parle de gisements superficiels les plus importants du monde. On n’est pas plus avancé aussi en ce qui concerne le projet d’exploitation de la Bauxite de Minim-Martap et Fongo Tongo. 1,116 milliard de tonnes à 43,7% d’alumine et 1,8% de silice. A ceux-ci, il faut ajouter l’or de Bétaré-Oya, le diamant de Mobilong et la liste n’est pas exhaustive. Le point commun entre ces grands projets miniers, c’est qu’on en parle depuis des décennies déjà, sans voir du concret sur le terrain, sans que l’exploitation proprement dite ne démarre, seule phase génératrice de revenus pour le pays.
Lorsqu’on veut évoquer le terme lenteur pour qualifier l’évolution de ces projets, les personnes en charge de leur suivi ont tôt fait de rectifier les choses, brandissant des arguments du genre : « la mine étant souterraine, il faut du temps ». Du temps pour évaluer le gisement. Du temps pour démontrer qu’il est économiquement rentable. Bref, du temps pour la maturation intrinsèque de ces projets. La continentalité des sites est également évoquée. Pour le cas du fer de Mbalam, par exemple, il faut construire environ 580 Km de chemin de fer entre Nabeba et Kribi pour l’acheminement du minerai au port de Kribi, où un terminal minéralier sera construit. La deuxième édition de la Conférence internationale et exposition sur les mines au Cameroun (CIMEC 2015), tenue du 27 au 29 mai dernier à Yaoundé, a été l’occasion de réveiller ces projets. On apprendra à l’occasion que plusieurs sociétés sont en phase ultime de recherches et sont en passe de négocier des conventions minières.
Ce qu’il faut savoir, c’est que le secteur de l’exploitation minière connaît des dysfonctionnements. A l’échelle artisanale, on observe une prolifération des chantiers clandestins consécutifs à la ruée vers l’or, une dégradation vertigineuse de l’environnement et la spéculation dont font l’objet les autorisations d’exploitation octroyées entre les propriétaires et les partenaires technico-financiers. A l’échelle industrielle, ce qu’on déplore, c’est que la plupart des détenteurs de permis de recherche peinent à passer à la phase d’exploitation, certains permis faisant eux aussi l’objet de spéculations. Certaines confidences laissent même échapper que certaines entreprises ayant reçu les permis n’ont pas les capacités de mener lesdits projets à terme. Toutes choses qui ont emmené le gouvernement à revoir ses méthodes.
Ainsi, pour limiter la spéculation au détriment de l’intérêt du pays et trouver des partenaires stratégiques fiables, le Cameroun a opté pour les appels internationaux à manifestation d’intérêt. Deux ont été lancés pour mettre en promotion le bloc bauxitique de Fongo Tongo et le bloc rutilifère d’Akonolinga. Les opérateurs sélectionnés devront être capables de faire entrer ces deux gisements en production sur le court terme, c’est-à-dire dans un délai de deux ans maximum. Autre mesure, l’instauration du contrat de partage de la production dans le cadre de l’artisanat minier mécanisé qui consacre (par le décret d’août 2014) le prélèvement de 15% de l’exploitation de l’or. Cette disposition a permis au ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt) via le Cadre d’appui à la promotion de l’artisanat minier (CAPAM), de collecter 70 Kg d’or pour le compte de l’Etat.
Pour évaluer la contribution du secteur des mines à l’économie camerounaise, il faut tenir compte des exploitations minières artisanales, des exploitations des matériaux de construction et des eaux minérales. Les recettes générées proviennent des droits fixes des demandes d’attribution ou de renouvellement des titres miniers, des bureaux d’achats et de commercialisation des substances minérales, des unités de fusion, des bijouteries, des taxes à l’exportation des diamants et de l’or, des redevances superficiaires, de la taxe à l’extraction et la taxe ad valorem. Pour le seul cas de l’or, la mécanisation de l’artisanat minier a permis à l’Etat de récupérer des lingots d’or de 52 Kg correspondant à une recette de 1,79 milliard de F en six mois et des projections de 2,2 milliards de F au terme d’une année. S’agissant des grands projets miniers, n’étant pas encore rentrés en exploitation, ce ne sont que des estimations qui sont faites. Les recettes fiscales qu’ils ont générées pourraient être supérieures aux recettes pétrolières.
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