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Cameroun: 829 milliards générés par le secteur extractif en 2013

Par Xinhua - 18/06/2015

Le part de ces fonds alloués au budget de l'Etat s'établit à 788,3 milliards de francs CFA, soit 95% du total des revenus, selon les chiffres communiqués par le ministre des Finances mercredi

Le Cameroun a enregistré un montant de 829,3 milliards de francs CFA (1,658 milliard de dollars) représentant les revenus générés par le secteur extractif et de transport pétrolier en 2013, soit une contribution de 5,4% au produit intérieur brut (PIB) national, révèle un rapport indépendant publié mercredi à Yaoundé.

Le part de ces fonds alloués au budget de l'Etat s'établit à 788,3 milliards de francs CFA (1,576 milliard de dollars), soit 95% du total des revenus, selon les chiffres communiqués par le ministre des Finances Alamine Ousmane Mey, suite à la publication du rapport EITI(Initiative de transparence dans les industries extractives) le plus récent, pour l'exercice 2013.

"Au total, les revenus du secteur extractif alloués au budget national ont contribué à hauteur de 30% des revenus de l'Etat pour l'année 2013", souligne ce rapport, le deuxième publié depuis l'admission du Cameroun en octobre 2013 au sein des pays conformes à l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) qui, parmi ses exigences, impose la publication des rapports de conciliation sur les activités dans le domaine des industries extractives.

Cet apport est estimé à 38% de la valeur totale des exportations et à 5,4% pour le PIB national. Il est en baisse générale comparé à l'exercice 2012, où il s'élevait à 40% des exportations, 31% des revenus de l'Etat et 5,8% du PIB.

Secteur dominant, la production des hydrocarbures a progressé de 790 à 807,1 milliards de francs CFA (1,58 à 1,614 milliard de dollars) de revenus entre les deux années et sa contribution au budget de l'Etat est rapportée à 769,6 milliards de francs CFA (1, 593 milliard de dollars) en 2013, soit plus de 29% des revenus du pays.

La contribution du secteur du transport pétrolier et du secteur minier s'est quant à elle établie à 0,7%, pour une valeur de 18,7 milliards de francs CFA (37,4 millions de dollars).

Dans le secteur minier, qui enregistre une augmentation de 0,9 à 2,5 milliards de francs (1,8 à 5 millions de dollars) de recettes, les revenus déclarés par les sociétés de mine industrielle sont de 2,314 milliards de francs (4,628 millions dollars), contre 152 millions de francs (304.000 dollars) pour les sociétés de carrières et 7 millions de francs (14.000 dollars) de la part de l'exploitation artisanale.

Le Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont salué la publication de ce rapport comme un signe encourageant pour le respect par le Cameroun de la norme ITIE adoptée en mai 2013 en Australie et un progrès dans la transparence dans industries extractives.

"Depuis 2013 où le Cameroun est devenu pays conforme, il y a eu d'énormes progrès accomplis. Nous félicitons vraiment le gouvernement d'avoir sorti ce rapport. Pour tous les pays qui sont les pays miniers ou ceux pour lesquels les ressources sont une partie importante des recettes de l'Etat, c'est important que la transparence soit achevée et c'est en très bonne voie", a souligné à Xinhua la directrice des opérations du FMI pour le Cameroun, Boriana Yontcheva.

Pour son collègue de la Banque mondiale, Gregor Binkert, "le rapport de conciliation pour l'année 2013 est vraiment de très bonne qualité. Les écarts sont très petits. C'est moins que 0,12%, entre ce que les entreprises ont déclaré, ce que l'Etat a déclaré et ce que Moore Stephens (un cabinet britannique) a trouvé. On peut dire que la norme est 0,2%. Ça veut dire que chaque année les données s'améliorent."

L'admission au statut de pays conforme à l'ITIE a plusieurs fois échappé au Cameroun, longtemps perçu comme un pays peu soucieux de la transparence dans son secteur extractif, lequel joue pourtant un rôle primordial dans l'économie nationale. Par exemple, le pétrole représente près de 40% des recettes d'exportation de ce pays d'Afrique centrale.


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