vendredi, 01 novembre 2013 09:00
(Agence
Ecofin) - Au cours d’un Conseil de cabinet tenu le 31 octobre 2013 à
Yaoundé, le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, a révélé que «le
poste budgétaire consacré à la subvention des prix des carburants
atteindrait environ 420 milliards de FCfa en fin d’exercice, soit 4% du
Produit Intérieur Brut (PIB)», peut-on lire dans le communiqué ayant sanctionné ce conseil.
En
effet, à la suite d’une hausse des prix des produits pétroliers qui
avait conduit aux «émeutes de la faim» en février 2008, le gouvernement
camerounais a, depuis lors, décidé du gel des prix à la pompe. Ce,
malgré l’augmentation progressive du prix du baril à l’international. Ce
blocage des prix veut que le gap entre le prix réel du produit raffiné
obtenu à partir du brut importé, et celui pratiqué à la pompe, soit
supporté par le gouvernement, via la Société nationale de raffinage
(SONARA). Cette entreprise publique, depuis ces années, croule sous le
poids de manque à gagner, qui atteignent déjà 200 milliards de francs
Cfa, selon des sources autorisées.
Depuis
2012, le FMI a suggéré au gouvernement camerounais de supprimer ces
subventions. Selon une analyse de cette institution financière publiée
cette année-là dans les Cahiers économiques, édités par sa
représentation au Cameroun, lesdites subventions profitent davantage
aux riches qu’aux pauvres. La publication de cette étude avait été le
point de départ d’un débat national houleux autour de la subvention des
carburants, le gouvernement camerounais ayant à un moment manifesté
clairement son intention de la supprimer.
Une
posture que ne partageaient pas nombre d’organisations de la société
civile et même des regroupements patronaux tels que le GICAM, qui avait
subordonné la suppression de la subvention à la mise en place de
certaines mesures d’accompagnement clairement proposées au gouvernement.
Face
à ces réticences observées autour du projet de suppression de la
subvention à la consommation des produits pétroliers à la pompe, le
gouvernement camerounais avait décidé de surseoir à son projet.
Nonobstant les suggestions répétées du FMI en faveur de la suppression
de ces subventions, dont l’enveloppe augmente au fil des années.
Selon
les statistiques de la Caisse de stabilisation des prix des
hydrocarbures (CSPH), cette subvention qui est projetée à 420 milliards
de FCfa cette année, était seulement de 145 milliards de FCfa en 2010,
contre 300 milliards de FCfa en 2012.
Brice R. Mbodiam
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