La LC dévoile la guerre que se
livrent une société chinoise soutenue par le lobbyiste Jean Jacques
Bouya (Hanlong Group) et une autre société australienne (Sundance
Resources) au travers de sa filiale Congo Iron pour l'exploitation
du fer du gisement Mbalam à cheval entre le Congo et le Cameroun. Vous
savez, je ne suis pas fan des Chinois qui ont mis en
place une véritable colonisation de l'Afrique par le biais de
l'économie. Ma constance parle pour moi mais dans le dossier que vous
allez découvrir, les Chinois proposent la construction d'un
chemin de fer de 1500 kilomètres pour évacuer le fer de Mbalam par
le port autonome de Pointe-Noire - ce qui permettrait un meilleur
contrôle des minérais de fer qui sortent du pays car si cela
se faisait par le Cameroun comme c'est le cas en partie pour le
bois, le pouvoir en profiterait pour minorer les chiffres.
Le projet chinois est jugé trop coûteux par Pierre Oba, le ministre des mines. Nous
estimons que l'affaire peut être résolue autrement si on demandait aux
Chinois de financer et de construire eux-mêmes le chemin de fer en
imposant l'embauche de la main d'oeuvre locale ; ce qui créerait de
nombreux emplois et permettrait la mise en valeur d'une
grande partie du nord du pays car il serait possible d'installer des
gares tout le long de la voie ferrée (ce qui provoquerait un
regroupement de populations), d'évacuer autre chose que le fer,
soulageant ainsi notre vieille voie ferrée CFCO qui daterait de
1910. Quand cessera l'exploitation du fer, il nous restera au
moins le chemin de fer comme dans le cas de la Comilog pour
le manganèse. S'il nous prenne notre fer, qu'il nous laisse au moins
le chemin de fer à défaut de leur imposer de transformer le fer sur
place - ce qu'un chef d'Etat désireux de diminuer le
chômage dans son pays n'hésiterait pas de mettre sur la balance.
Cette voie ferrée pourrait aussi être
un véritable atout touristique : en effet, le nord du pays possède un
tel potentiel dans ce domaine qu'une voie ferrée
pourrait faciliter l'affluence des touristes étrangers...
Au lieu de se précipiter sur des
solutions de facilité, il vaut mieux prendre celle qui permet au Congo
de gagner un peu plus car les Chinois n'auront aucun mal à
rentabiliser cette affaire, vu la grosse demande de fer en Chine et
dans le monde : le fer est très demandé dans la construction et dans
l'industrie, deux domaines en forte croissance en
Chine.
Doit-on comprendre que le clan Sassou
& Nguesso, en décidant de créer une société de gestion des parts
congolaises à l'instar de la SNPC, serait pressé
d'empocher le fric au lieu de penser d'abord à l'intérêt de la
nation ? Il faut donc pousser Congo Iron à accepter l'OPA du groupe
chinois Hanlong Group en posant des conditions. Les Chinois sont
assez riches pour y consentir sinon pourquoi auraient-il proposé la
construction d'une voie ferrée ?
De toute façon, pour
atteindre le port de Kribi au Cameroun, port situé à 500 kilomètres, il
faudra bien construire une voie ferrée et Sassou préfèrerait
que ce soient les Camerounais qui en bénéficient alors que le fer
est exploité au Congo ? N'oublions pas que l'Etat camerounais nous fera
payer des droits de passage comme le faisait l'Etat
gabonais à l'époque de l'exploitation du manganèse écoulé via leur
chemin de fer jusqu'à l'océan atlantique.
Que se serait-il passé si les colons
français n'avaient pas eu l'idée de construire un chemin de fer afin
d'évacuer les ressources de leur pillage colonial vers
l'océan ? Eh bien, le Congo n'aurait même pas un chemin de fer.
Alors, si on peut avoir un deuxième qui soulagerait le premier. De plus,
sans débourser le moindre rond...
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