3.7.13

Cameroun : le FMI satisfait, mais insistant sur la réduction des subventions aux produits pétroliers

mercredi, 03 juillet 2013 03:31
Cameroun : le FMI satisfait, mais insistant sur la réduction des subventions aux produits pétroliers


Le 26 juin 2013, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les consultations de 2013 au titre de l’article IV avec le Cameroun. Dans la note d’information au public publiée hier, 1er juillet 2013 sur son site Web, le FMI ressuscite le débat sur les subventions du carburant. D’après les administrateurs du Fonds, les subventions aux produits pétroliers représentent un risque pour la viabilité des finances publiques. « Elles exercent un effet d’éviction sur les dépenses de développement et contribuent à générer un encours d’obligations de paiement », souligne la note d’information.
Par conséquent, le Fmi engage les autorités à maîtriser le déficit de 2013 et à reconstituer progressivement une marge de manœuvre budgétaire. Il invite surtout les autorités camerounaises à réduire progressivement les subventions aux produits pétroliers, à apurer les obligations de paiement exigibles et à mettre en place des programmes compensatoires pour répondre aux besoins des secteurs les plus déshérités. En outre, le Fmi estime qu’il est nécessaire de réduire les exonérations fiscales et de renforcer la mobilisation des recettes.
Par ailleurs, tout en saluant le concept de budget programme du Cameroun, les administrateurs du Fmi encouragent les autorités à consolider les réformes dans la gestion des finances publiques, notamment en ce qui a trait à la passation de marchés, et à renforcer l’exécution et la maîtrise des dépenses. « Le Cameroun présente un faible risque de surendettement », notent-ils.
Le Fmi salue également la reprise de l’activité « dans un environnement de faible inflation », mais note que l’économie camerounaise reste aux prises avec des vulnérabilités et des contraintes qui pèsent sur une croissance tirée par le secteur privé. Dans ce sens, il encourage les autorités à redoubler d’efforts sur le front des réformes budgétaires, financières et structurelles nécessaires pour atteindre le potentiel de croissance du Cameroun.
Globalement, selon le FMI, on retient que la reprise économique s'est affermie en 2012 et la croissance a atteint 4,4 % (contre 4,2 % en 2011), traduisant une augmentation en valeur des exportations de pétrole. L'inflation moyenne est descendue 2,4 % (contre 2,9 % 2011), grâce à la stabilité des prix des denrées alimentaires. Le déficit extérieur courant (dons compris) s'est creusé pour atteindre 3,7 % du produit intérieur brut (PIB) en 2012, contre 2,9 % du PIB en 2011, à la suite d'une diminution du revenu net due à une augmentation des bénéfices rapatriés par les filiales locales de sociétés internationales.
Conformément aux dispositions de l'article IV de ses statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s'entretient avec les responsables nationaux de l'évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d'administration. À l'issue de ces délibérations, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d'administration, résume les opinions des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. La mission au Cameroun s’est déroulée en mai dernier.

Hervé B. Endong


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