Le
26 juin 2013, le Conseil d’administration du Fonds monétaire
international (FMI) a conclu les consultations de 2013 au titre de
l’article IV avec le Cameroun. Dans la note d’information au public
publiée hier, 1er
juillet 2013 sur son site Web, le FMI ressuscite le débat sur les
subventions du carburant. D’après les administrateurs du Fonds, les
subventions aux produits pétroliers représentent un risque pour la
viabilité des finances publiques. « Elles
exercent un effet d’éviction sur les dépenses de développement et
contribuent à générer un encours d’obligations de paiement », souligne la note d’information.
Par
conséquent, le Fmi engage les autorités à maîtriser le déficit de 2013
et à reconstituer progressivement une marge de manœuvre budgétaire. Il
invite surtout les autorités camerounaises à réduire progressivement les
subventions aux produits pétroliers, à apurer les obligations de
paiement exigibles et à mettre en place des programmes compensatoires
pour répondre aux besoins des secteurs les plus déshérités. En outre, le
Fmi estime qu’il est nécessaire de réduire les exonérations fiscales et
de renforcer la mobilisation des recettes.
Par
ailleurs, tout en saluant le concept de budget programme du Cameroun,
les administrateurs du Fmi encouragent les autorités à consolider les
réformes dans la gestion des finances publiques, notamment en ce qui a
trait à la passation de marchés, et à renforcer l’exécution et la
maîtrise des dépenses. « Le Cameroun présente un faible risque de surendettement », notent-ils.
Le Fmi salue également la reprise de l’activité « dans un environnement de faible inflation »,
mais note que l’économie camerounaise reste aux prises avec des
vulnérabilités et des contraintes qui pèsent sur une croissance tirée
par le secteur privé. Dans ce sens, il encourage les autorités à
redoubler d’efforts sur le front des réformes budgétaires, financières
et structurelles nécessaires pour atteindre le potentiel de croissance
du Cameroun.
Globalement,
selon le FMI, on retient que la reprise économique s'est affermie en
2012 et la croissance a atteint 4,4 % (contre 4,2 % en 2011), traduisant
une augmentation en valeur des exportations de pétrole. L'inflation
moyenne est descendue 2,4 % (contre 2,9 % 2011), grâce à la stabilité
des prix des denrées alimentaires. Le déficit extérieur courant (dons
compris) s'est creusé pour atteindre 3,7 % du produit intérieur brut
(PIB) en 2012, contre 2,9 % du PIB en 2011, à la suite d'une diminution
du revenu net due à une augmentation des bénéfices rapatriés par les
filiales locales de sociétés internationales.
Conformément
aux dispositions de l'article IV de ses statuts, le FMI procède,
habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses
membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille
des données économiques et financières, et s'entretient avec les
responsables nationaux de l'évolution et des politiques économiques du
pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport
qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d'administration. À
l'issue de ces délibérations, le Directeur général, en qualité de
Président du Conseil d'administration, résume les opinions des
administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. La
mission au Cameroun s’est déroulée en mai dernier.
Hervé B. Endong
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