Ousmane Kane, PCA d’IMIC
La
société International Mining and Infrastructure Corporation (IMIC) qui a
repris au Cameroun, les activités de l'entreprise canadienne Affero
Mining, a obtenu une mainlevée sur la saisie des comptes bancaires de
CAMINEX, sa filiale locale à 100%, a-t-on appris d'un communiqué
officiel le 20 octobre 2015 dernier.
Au
départ de cette affaire, la signification le 7 août 2015, d'un acte de
redressement fiscal portant sur un montant de 2,6 millions $ servi par
la direction générale des impôts. La somme représente selon les
autorités camerounaises, le principal et les indemnités de non
versement, de l'impôt dû sur la plus-value qui s'est dégagée du rachat
en 2013 par IMIC, des actifs d'Affero Mining, dont sa filiale
camerounaise, pour un montant global de près de 200 millions $.
IMIC
qui est cotée sur le compartiment alternatif du London Stock Exchange,
ne rejette pas la revendication fiscale. Toutefois, elle la conteste en
argumentant que les dispositions invoquées, n'étaient pas applicables
au moment où se déroulait la transaction. L'administration fiscale
camerounaise n'a pas fait de commentaires à ce sujet. Lorsqu'on jette un
regard sur la loi fiscale et ses ajustements successifs, l'objet du
litige n'y trouve pas une réponse très exacte.
Le texte dispose en effet qu'avant leur enregistrement au plan local, « Les
cessions indirectes d’actions, de parts et d’obligations d’entreprises
de droit camerounais comprennent notamment toute cession réalisée au
Cameroun ou à l’étranger, entre deux sociétés étrangères appartenant au
même périmètre de consolidation lorsque l’une des entités de ce
périmètre possède, entièrement ou partiellement, le capital d’une
société de droit camerounais ». Seulement cette disposition spécifique est un ajout de la loi de finance de 2015.
Le
processus semble encore en cours, car IMIC a fait savoir qu'elle
continue de travailler avec ses avocats et la partie camerounaise, pour
démêler cette histoire qui risque de ne pas être très positive pour
l'entreprise. Celle-ci doit aussi faire face à une dette à court terme
assez importante. Au total, elle dit avoir hérité d'un passif de 100
millions $ (hors obligations convertibles), au moment de l'acquisition
du patrimoine d'Affero Mining, avec un service des intérêts qui atteint 5
millions $ par an.
Le
8 octobre 2015, IMIC a fait savoir aux investisseurs qu'il avait achevé
avec l'étude globale de son projet, dont les résultats ont fait
ressortir un potentiel de 4 millions de tonnes de minerais avec une
teneur en fer proche de 76% par an. Des chiffres qui, selon ses
dirigeants, rendent l'opération viable et rentable, malgré la pression
négative que connaissent les prix de cette matière première sur les
marchés mondiaux.
Idriss Linge