29.6.15

2141 carats de diamants bruts camerounais évalués dans le rapport du comité ITIE

Par Agence Ecofin

2141 carats de diamants bruts camerounais évalués dans le rapport du comité ITIE


Au cours de l’année 2013, le Cameroun a vendu 2141 carats de diamants bruts sur le marché international, révèle le dernier rapport du comité national de suivi de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). C’est la première fois que les exportations des diamants camerounais figurent dans ce rapport.

Pour rappel, le Cameroun a été officiellement admis au Processus de Kimberly (mécanisme international visant à contrôler le commerce du diamant, afin d’éviter que les revenus issus de son exploitation financent les guerres dans le monde) en août 2012. La première société minière à recevoir du secrétariat du comité local du Processus de Kimberly, l’onction pour l’exportation des diamants camerounais, est C&K Mining, une entreprise coréenne qui a exploré le gisement de Mobilong, dans la région de l’Est.

Cependant, C&K Mining, empêtré dans un scandale boursier lié à la surévaluation du potentiel de ce gisement camerounais de niveau mondial, a depuis quelques mois cédé la majorité de ses actifs sur ce gisement à un investisseur sino-américain.


22.6.15

Cameroun: 829 milliards générés par le secteur extractif en 2013

Par Xinhua - 18/06/2015

Le part de ces fonds alloués au budget de l'Etat s'établit à 788,3 milliards de francs CFA, soit 95% du total des revenus, selon les chiffres communiqués par le ministre des Finances mercredi

Le Cameroun a enregistré un montant de 829,3 milliards de francs CFA (1,658 milliard de dollars) représentant les revenus générés par le secteur extractif et de transport pétrolier en 2013, soit une contribution de 5,4% au produit intérieur brut (PIB) national, révèle un rapport indépendant publié mercredi à Yaoundé.

Le part de ces fonds alloués au budget de l'Etat s'établit à 788,3 milliards de francs CFA (1,576 milliard de dollars), soit 95% du total des revenus, selon les chiffres communiqués par le ministre des Finances Alamine Ousmane Mey, suite à la publication du rapport EITI(Initiative de transparence dans les industries extractives) le plus récent, pour l'exercice 2013.

"Au total, les revenus du secteur extractif alloués au budget national ont contribué à hauteur de 30% des revenus de l'Etat pour l'année 2013", souligne ce rapport, le deuxième publié depuis l'admission du Cameroun en octobre 2013 au sein des pays conformes à l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) qui, parmi ses exigences, impose la publication des rapports de conciliation sur les activités dans le domaine des industries extractives.

Cet apport est estimé à 38% de la valeur totale des exportations et à 5,4% pour le PIB national. Il est en baisse générale comparé à l'exercice 2012, où il s'élevait à 40% des exportations, 31% des revenus de l'Etat et 5,8% du PIB.

Secteur dominant, la production des hydrocarbures a progressé de 790 à 807,1 milliards de francs CFA (1,58 à 1,614 milliard de dollars) de revenus entre les deux années et sa contribution au budget de l'Etat est rapportée à 769,6 milliards de francs CFA (1, 593 milliard de dollars) en 2013, soit plus de 29% des revenus du pays.

La contribution du secteur du transport pétrolier et du secteur minier s'est quant à elle établie à 0,7%, pour une valeur de 18,7 milliards de francs CFA (37,4 millions de dollars).

Dans le secteur minier, qui enregistre une augmentation de 0,9 à 2,5 milliards de francs (1,8 à 5 millions de dollars) de recettes, les revenus déclarés par les sociétés de mine industrielle sont de 2,314 milliards de francs (4,628 millions dollars), contre 152 millions de francs (304.000 dollars) pour les sociétés de carrières et 7 millions de francs (14.000 dollars) de la part de l'exploitation artisanale.

Le Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont salué la publication de ce rapport comme un signe encourageant pour le respect par le Cameroun de la norme ITIE adoptée en mai 2013 en Australie et un progrès dans la transparence dans industries extractives.

"Depuis 2013 où le Cameroun est devenu pays conforme, il y a eu d'énormes progrès accomplis. Nous félicitons vraiment le gouvernement d'avoir sorti ce rapport. Pour tous les pays qui sont les pays miniers ou ceux pour lesquels les ressources sont une partie importante des recettes de l'Etat, c'est important que la transparence soit achevée et c'est en très bonne voie", a souligné à Xinhua la directrice des opérations du FMI pour le Cameroun, Boriana Yontcheva.

Pour son collègue de la Banque mondiale, Gregor Binkert, "le rapport de conciliation pour l'année 2013 est vraiment de très bonne qualité. Les écarts sont très petits. C'est moins que 0,12%, entre ce que les entreprises ont déclaré, ce que l'Etat a déclaré et ce que Moore Stephens (un cabinet britannique) a trouvé. On peut dire que la norme est 0,2%. Ça veut dire que chaque année les données s'améliorent."

L'admission au statut de pays conforme à l'ITIE a plusieurs fois échappé au Cameroun, longtemps perçu comme un pays peu soucieux de la transparence dans son secteur extractif, lequel joue pourtant un rôle primordial dans l'économie nationale. Par exemple, le pétrole représente près de 40% des recettes d'exportation de ce pays d'Afrique centrale.


16.6.15

CNPC effectue ses premiers enlèvements de brut via l’oléoduc Tchad-Cameroun

June 4, 2015 - 15:57 BJT (13:57 GMT)   Investir au Cameroun 


Le Comité de pilotage et de suivi des pipelines (Cpsp), structure qui coordonne au plan institutionnel la gestion du pipeline Tchad-Cameroun côté camerounais, vient d’annoncer qu’un nouvel acteur est opérationnel sur cet oléoduc depuis le mois de janvier 2015. Il s’agit, apprend-on, de la China National Petroleum Company (CNPCIC), qui est active dans les champs pétroliers du Tchad.

En l’espace d’un an, China National Petroleum Co est le 2ème nouvel opérateur qui arrive sur le pipeline Tchad-Cameroun, 10 mois seulement après la compagnie canadienne Caracal Energy Inc, en contrat de partage de production sur les blocs Mangara/Badila au Tchad.

Caracal Energy avait effectué l’enlèvement de sa première cargaison (950 000 barils) du brut tchadien via le pipeline Tchad-Cameroun le 24 mars 2014. Les activités de ces nouveaux opérateurs ont occasionné une hausse de 51% des quantités de brut tchadien ayant transité par l’oléoduc Tchad-Cameroun à fin avril 2015.

En effet, révèlent les chiffres rendus publics par le Cpsp, 15,76 millions de barils de pétrole tchadien ont été enlevés via cet oléoduc sur la période sus-mentionnée, contre 10,46 millions de barils sur les quatre premiers mois de l’année 2014.

Ces enlèvements du brut tchadien, apprend-on, ont généré au Trésor public camerounais un droit de transit d’un montant total d’un peu plus de 12 milliards de francs Cfa, en hausse de près de 86%, comparé aux 6,5 milliards engrangés sur la même période l’année dernière.

Cette explosion du droit de transit, en plus d’être la conséquence de l’arrivée d’un nouvel expéditeur sur le pipeline, découle davantage de la revalorisation de cette redevance intervenue le 29 octobre 2013. Elle est passé de 195 francs Cfa (0,41 dollars) le baril, à 618 francs Cfa (1,30 dollars) le baril, après d’âpres négociations entre l’Etat du Cameroun et la société COTCO, qui gère l’oléoduc côté camerounais.



Le Cameroun veut sortir son secteur minier de l'exploitation informelle

June 8, 2015 - 17:16 BJT (15:16 GMT)   Média Terre 


« Poursuivre l’organisation de l’activité minière artisanale en vue de l’orienter vers le secteur formel, puis améliorer le cadre de vie des populations locales ». C’est la principale recommandation de la deuxième édition de la Conférence internationale et l’exposition sur les mines au Cameroun (Cimec 2015) qui s’est tenue du 27 au 29 mai 2015 à Yaoundé. Au cours de cette conférence internationale qui a regroupé près de 800 participants et 200 officiels et opérateurs de l’industrie minière et des activités connexes, le Cameroun a ainsi eu l’occasion de présenter son savoir-faire en matière minière et de profiter de l’expériences d’autres pays (d’Afrique, d’Asie, d’Amérique et d’Europe) pour peaufiner sa stratégie en vue de se positionner comme l’un des leaders en Afrique dans le domaine de l’industrie minière.

Les participants à cette conférence qui avait pour thème : « Développement durable du secteur minier en Afriques centrale » ont proposé de « poursuivre la compatibilité de l’activité minière artisanale au développement durable ». Cela nécessite la mise sur pied qu’une politique de professionnalisation et de renforcement des capacités des acteurs du secteur. Cela passe également par un processus d’acquisition des infrastructures nécessaires au développement du secteur (engins, laboratoires, équipements de sondage). Il a été également recommandé de faire une prospection poussée des minerais pouvant entrer dans la confection des intrants (calcaire, phosphate…).

Le Cameroun qui dispose du plus grand gisement d’Afrique en nickel et cobalt, de la deuxième réserve d’Afrique en bauxite, du plus grand corridor d’Afrique centrale en gisement de fer, du rutile, de l’or, du diamant, de l’uranium et d’autres pierres précieuses, n’exploite jusqu’ici que 40% de son potentiel minier. Mais depuis peu et grâce au financement de la Banque mondiale, le pays est entrain d’étendre ses zones de recherche du sous-sol. L’Union européenne intervient également dans l’encadrement des artisans miniers à travers le Projet d’appui à l’amélioration de la gouvernance dans la gestion des ressources minières. C‘est dans cette optique que 147 millions de Fcfa ont été mis à la disposition de certaines communes de la région de l’Adamaoua dans la partie septentrionale du pays pour encadrer les artisans. 


Cameroun : Sinosteel envisage l'exploitation d'un gisement de fer dès 2016

June 8, 2015 - 17:18 BJT (15:18 GMT)   Xinhua 


YAOUNDE, (Xinhua) -- En attente d'un permis d' exploitation cette année, la société chinoise Sinosteel Corporation, en partenariat avec Africain Minerals Ltd, envisage la mise en valeur dès 2016 d'un gisement de 632,8 millions de tonnes de fer près de Kribi, au Sud du Cameroun, en dépit d'une conjoncture internationale incertaine pour les investissements due à la baisse des cours de ce minerai.

Présente à la 2e Conférence internationale et exposition sur les mines au Cameroun (CIMEC 2015) organisée du 27 au 29 mai à Yaoundé par le ministère des Mines, de l'Industrie et du Développement technologique, Sinosteel a assuré lors de ce rendez- vous de son ambition de construire la première mine de fer dans ce pays, parmi unpetit nombre d'autres investisseurs annoncés dans la filière.

"Sinosteel est déterminée à réaliser son projet, malgré la chute des cours du fer. C'est un projet de 800 millions de dollars [400 milliards de francs CFA] de coût d'investissement, qui comporte notamment la construction de la mine, d'un pipeline, d' une centrale thermique, la mise en place d'un fonds de roulement, etc.", a exposé à Xinhua Paul Ntep Gwet, conseiller de l' entreprise.

Le projet a commencé à prendre corps en 2008 avec la réalisation des tests de valorisation du minerai, sur la base de l' acquisition de deux permis de recherche, Lobé 1 et Lobé 2, pour une ressource évaluée à 632,820 millions de tonnes à une teneur de 33,3% de fer et qui couvre une superficie totale de 971 km2 à Mamelles, localité située à 17 km du terminal minéralier du port en eau profonde de Kribi.

Dans un premier temps, Sinosteel et son partenaire camerounais Africain Minerals Ltd (5% du capital) prévoyaient de produire environ 4 millions de tonnes l'an, sur 25 ans.

"On va commencer avec 320 millions de tonnes, pour une production annuelle de 10 millions de tonnes. On compte enrichir le fer sur place à 66%. Pour cela, on aura besoin de 100 mégawatts de production d'énergie, à travers le gaz naturel", renseigne aujourd'hui Ntep Gwet.

Le groupe se prépare à soumettre aux autorités camerounaises sa convention minière dans un délai de deux mois. "On espère avoir le permis d'exploitation avant fin 2015, pour qu'en 2016 on commence l'exploitation avec la construction de la mine pendant dix-huit mois", précise encore l'ex-coordonnateur du Cadre d'appui et de promotion de l'artisanat minier (CAPAM), agence gouvernementale.

Une partie des financements sera garantie par des fonds propres et l'autre partie par des prêts bancaires. Pour la viabilité de l' investissement eu égard à la chute des cours du fer, la compagnie basée à Yaoundé affirme solliciter des "incitations spécifiques" auprès de l'Etat camerounais, dont elle se garde de divulguer la nature. Parmi les progrès réalisés dans l'exécution du projet, les dirigeants de Sinosteel Cam S.A. mettent en avant l'obtention d'un certificat de conformité environnementale et sociale. Ils font état de leur intention de promouvoir la transformation locale avec la construction d'une aciérie, afin de pouvoir se positionner à la fois sur le marché de la consommation nationale et internationale.

RESSOURCES INEXPLOITEES

Il est de notoriété que le Cameroun est une terre riche en ressources minières et minérales, mais inexploitées. D'après les estimations, plus de 6 milliards de tonnes de réserves de fer sont enfouis dans le sol du Sud du pays jusqu'au Nord-Congo et au Nord- Gabon, pays voisins et membres comme lui de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC).

Au regard de l'importance du potentiel révélé par les gisements mis au jour, ces estimations sont à coup sûr sous-évaluées.

Le pouvoir camerounais fonde de réels espoirs sur la concrétisation du projet de Sinosteel, notamment pour faire oublier les rendez-vous manqués de Cam Iron, qui peine à mobiliser les financements nécessaires depuis la signature de sa convention minière fin 2012 pour l'exploitation d'un gisement de fer aussi à l'Est.

A cheval entre l'Est du Cameroun et le Nord du Congo, le gisement de Mbalam-Nabeba, initialement estimé à 775,4 millions de tonnes à une teneur de 57,2% de fer, a récemment été réévalué à 805,7 millions de tonnes à une teneur de 57,3% de fer, pour une production annuelle projetée de 40 millions de tonnes. Son coût d' investissement est de 4,7 milliards de dollars (2350 milliards de francs CFA).

A sa décharge, ce projet comme bien d'autres en Afrique s'est vu pâtir de la baisse de l'appétit des investisseurs due à une chute sévère des cours du fer, passés de 150 en 2011 à 62 dollars la tonne à l'heure actuelle.

C'est la principale raison invoquée aussi par les dirigeants de Caminex, filiale de la multinationale basée à Londres Imic ( International Mining & Infrastructure Corporation), pour justifier la tente évolution de leurs deux projets de Nkout et d'Akom II, dans le Sud du pays, respectivement estimés à 2,7 milliards de tonnes à une teneur de 66% de fer et à 176,3 millions de tonnes à une teneur de 35%de fer.

"Il est évident que la baisse des prix a un sérieux impact sur l'appétit des investisseurs pour s'engager dans ce type de projet, qui nécessite de lourds investissements", a souligné à Xinhua Haresh Kanabar, responsable financier d'Imic pour qui sans une remontée des cours annoncée par certaines analystes vers 2018 il serait vain d'envisager surtout le développement du projet phare de Nkout.

A environ 7 km de Djoum, ville proche de la frontière congolaise, le gisement de Nkout, d'une production annuelle projetée de 35 millions de tonnes l'an, a été racheté par Imic à Afferro Mining en décembre 2012, pour une valeur de 200 millions de dollars (100 milliards de francs CFA). Selon Haresh Kanabar, son coût d'investissement avoisine les 5 milliards de dollars (2. 500 milliards de francs CFA).

Le site du projet est localisé à 330 km du terminal minéralier du port en eau profonde de Kribi et nécessite la construction d'un chemin de fer. Celui du Ntem (Akom II) se trouve quant à lui à une distance de 80 km et planche sur la construction d'un pipeline pour le transport du minerai prévu d'être produit à 4 millions de tonnes l'an.

"Au stade actuel, nous ne sommes pas en mesure de commencer la construction des infrastructures et la production à Nkout. Je pense que ça prendra probablement cinq ans avant d'entrer en production.Mais pour Ntem, nous pensons qu'il est possible de construire le pipeline dans les trois années à venir", fait savoir Harseh Kanabar.

INDUSTRIE SIDERURGIQUE LOCALE

Créée en 2010, la Compagnie minière du Cameroun (CMC), filiale du britannique West Africain Minerals Corporation, déclare attendre elle aussi l'évolution du marché international pour lancer les études de faisabilité pour le plus avancé de ses trois projets, qu'"on ne peut pas faire actuellement, parce qu'on ne sait pas quel coût on mettra au niveau du coût de vente", selon son dirigeant, Steve Makang.

Sur le permis Sanaga à Edéa, à une distance de 60 km du port de Douala et de 160 km de celui de Kribi, CMC s'emploie à vouloir exploiter un gisement de 82,9 millions de tonnes à une teneur de 32,1% de fer. Pour Binga, à Ma'an (sud), l'entreprise annonce avoir mis en évidence un gisement de 30,5 millions de tonnes à une teneur de 29,7%,entre 80 et 100 km du port de Kribi.

A Ngoïla (est), le permis Djadom porte sur un gisement de 111,5 millions de tonnes à une teneur de 30% de fer.

"Notre stratégie : commencer par quelque chose de petit, sur 10 ans, entre 3 et 5 millions de tonnes l'an, dès que les conditions seront favorables. Nous recherchons des projets à capitaux inférieurs ou égaux à 500 millions de dollars, pour pouvoir réaliser les investissements tant au niveau de la partie mine que de la partie des infrastructures", a assuré à Xinhua Steve Makang.

Comme Sinosteel, CMC affirme vouloir aussi favoriser la mise en place d'une industrie sidérurgique locale pour la région, qui fait encore défaut, en portant son choix sur la transformation locale de la ressource produite.


11.6.15

Grands projets miniers: que deviennent-ils ?

 Josiane TCHAKOUNTE


Plus de doute. Le Cameroun est un « scandale géologique ». C’est même peu de le dire, si on considère que c’est aussi grâce au domaine de la mine que le pays porte son qualificatif d’ «Afrique en miniature ». Un sous-sol connu, un potentiel minéral des plus éloquents, des gisements de classe mondiale et des gisements intermédiaires, bref, tout ce qu’il faut pour démarrer l’exploitation de la mine est déjà là.

Mais pourquoi tant de temps pour lancer l’exploitation du fer de Mbalam dont le gisement est évalué à 220 millions de tonnes de minerais riches à plus de 60% de fer ? Et le Cobalt/ Nickel/Manganèse de Nkamouna ? Ici, on parle de gisements superficiels les plus importants du monde. On n’est pas plus avancé aussi en ce qui concerne le projet d’exploitation de la Bauxite de Minim-Martap et Fongo Tongo. 1,116 milliard de tonnes à 43,7% d’alumine et 1,8% de silice.  A ceux-ci, il faut ajouter l’or de Bétaré-Oya, le diamant de Mobilong et la liste n’est pas exhaustive. Le point commun entre ces grands projets miniers, c’est qu’on en parle depuis des décennies déjà, sans voir du concret sur le terrain, sans que l’exploitation proprement dite ne démarre, seule phase génératrice de revenus pour le pays.

Lorsqu’on veut évoquer le terme lenteur pour qualifier l’évolution de ces projets, les personnes en charge de leur suivi ont tôt fait de rectifier les choses, brandissant des arguments du genre : « la mine étant souterraine, il faut du temps ». Du temps pour évaluer le gisement. Du temps pour démontrer qu’il est économiquement rentable. Bref, du temps pour la maturation intrinsèque de ces projets. La continentalité des sites est également évoquée. Pour le cas du fer de Mbalam, par exemple, il faut construire environ 580 Km de chemin de fer entre Nabeba et Kribi pour l’acheminement du minerai au port de Kribi, où un terminal minéralier sera construit. La deuxième édition de la Conférence internationale et exposition sur les mines au Cameroun (CIMEC 2015), tenue du 27 au 29 mai dernier à Yaoundé, a été l’occasion de réveiller ces projets. On apprendra à l’occasion que plusieurs sociétés sont en phase ultime de recherches et sont en passe de négocier des conventions minières.

Ce qu’il faut savoir, c’est que le secteur de l’exploitation minière connaît des dysfonctionnements. A l’échelle artisanale, on observe une prolifération des chantiers clandestins consécutifs à la ruée vers l’or, une dégradation vertigineuse de l’environnement et la spéculation dont font l’objet les autorisations d’exploitation octroyées entre les propriétaires et les partenaires technico-financiers. A l’échelle industrielle, ce qu’on déplore, c’est que la plupart des détenteurs de permis de recherche peinent à passer à la phase d’exploitation, certains permis faisant eux aussi l’objet de spéculations. Certaines confidences laissent même échapper que certaines entreprises ayant reçu les permis n’ont pas les capacités de mener lesdits projets à terme. Toutes choses qui ont emmené le gouvernement à revoir ses méthodes.

Ainsi, pour limiter la spéculation au détriment de l’intérêt du pays et trouver des partenaires stratégiques fiables, le Cameroun a opté pour les appels internationaux à manifestation d’intérêt. Deux ont été lancés pour mettre en promotion le bloc bauxitique de Fongo Tongo et le bloc rutilifère d’Akonolinga. Les opérateurs sélectionnés devront être capables de faire entrer ces deux gisements en production sur le court terme, c’est-à-dire dans un délai de deux ans maximum. Autre mesure, l’instauration du contrat de partage de la production dans le cadre de l’artisanat minier mécanisé qui consacre (par le décret d’août 2014) le prélèvement de 15% de l’exploitation de l’or. Cette disposition a permis au ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt) via le Cadre d’appui à la promotion de l’artisanat minier (CAPAM), de collecter 70 Kg d’or pour le compte de l’Etat.

Pour évaluer la contribution du secteur des mines à l’économie camerounaise, il faut tenir compte des exploitations minières artisanales, des exploitations des matériaux de construction et des eaux minérales. Les recettes générées proviennent des droits fixes des demandes d’attribution ou de renouvellement des titres miniers, des bureaux d’achats et de commercialisation des substances minérales, des unités de fusion, des bijouteries, des taxes à l’exportation des diamants et de l’or, des redevances superficiaires, de la taxe à l’extraction et la taxe ad valorem. Pour le seul cas de l’or, la mécanisation de l’artisanat minier a permis à l’Etat de récupérer des lingots d’or de 52 Kg correspondant à une recette de 1,79 milliard de F en six mois et des projections de 2,2 milliards de F au terme d’une année. S’agissant des grands projets miniers, n’étant pas encore rentrés en exploitation, ce ne sont que des estimations qui sont faites. Les recettes fiscales qu’ils ont générées pourraient être supérieures aux recettes pétrolières.